Le principe est simple : si vous ne faites pas ce regroupement assorti de conditions particulières, sur une ou plusieurs lignes de vos dettes, vous risquez fort d’être défaillant, et donc de subir la « déchéance bancaire », vous privant de moyens de paiement tels que chéquier ou cartes bancaires.
Pour éviter que le ciel ne vous tombe sur la tête, vous êtes par conséquent, bon gré mal gré, réceptif aux arguments de ces « vautours » du crédit. L’effet immédiat est simple : vos mensualités sont diminuées et certaines échéances reportées. Miracle ? Non : arnaque !
Il est évident que ces fossoyeurs ne vous feront aucun cadeau. Si effectivement vous pouvez bénéficier de mensualités reportées ou moindres en valeur, vous le paierez – très cher - en durée d’engagement comme en intérêts. CQFD.
En bonne cigale, vous qui aviez chanté tout l’été, vous êtes pris dans un tourbillon qui vous permettait, par le biais de crédits à la consommation, trop facilement accordés, de vous faire plaisir et ainsi de vous équiper en acceptant de verser votre écot, durant une période limitée, mettons trois ans, pour l’exemple.
La fourmi qui vous observe, toujours prête à se moquer des inconscients innocents, a vite compris que ce ne sont pas trois ans de privations qui vous attendent mais bien davantage : sept, dix, quinze ans !
Quant aux conditions nouvelles, étranglé comme vous l’étiez au moment du regroupement des crédits, vous n’y avez pas trop prêté attention mais les renvois et articles en caractères illisibles, même avec une loupe de trois dioptries, précisent bien que le coût total du crédit a « explosé » et que vous êtes bien davantage ficelé désormais que vous ne l’étiez auparavant, à peine de faillite personnelle et donc de marginalisation.
En France, la loi Neiertz a été votée pour voler au secours de tous ces ménages surendettés, dont la vie allait basculer, dans un cauchemar sans fin, sans l’aide d’intermédiaires qui ne sont pas là pour éteindre la dette mais pour la réaménager et donc rendre possible son remboursement selon un calendrier et des conditions à peine tolérables. En revanche, après une telle opération, dites adieu aux achats d’impulsion et au fantasmes sur les nouveaux produits. Car votre situation est plus que cadrée. Vous êtes, en effet, enfermé dans un carcan. Pour des années !
Actuellement, alors que les taux d’intérêt sont particulièrement bas, les grands noms du crédit à la consommation se régalent avec leurs cartes de « fidélité » au revolving implacable. Un exemple ? Sans citer de nom, sachez simplement qu’un groupe de distribution, très connu dans le domaine des loisirs, propose des paiements en dix fois, avec un taux effectif global proche de quatorze pourcents, hors assurance. Et encore, parce que vous êtes privilégié. En tant que porteur de ladite carte qui leur offre certaines garanties.
Sachez enfin que nos eurocrates n’ont rien trouvé de mieux que d’imaginer la même chose pour la zone Euro : ils veulent, en effet créer un fonds commun de créances qui regrouperait l’ensemble de la dette des états membres, en une seule et même « ligne », garantie par la signature de l’Union européenne. Or, agréger des dettes non remboursables relève de la folie ! Ou, à tout le moins, de l’inconscience … Car jamais une telle opération, à l’échelle individuelle, ne s’est terminée par un conte de fée.
La conséquence d’une telle disposition serait d’imposer, à TOUS les pays de la zone euro, un régime minceur, politiquement et socialement insupportable, une politique de rigueur dans la durée, une interdépendance des économies de la zone davantage renforcée. Sans être marabout ni voyant, chacun sait que certains pays sont d’ores et déjà défaillants et que transférer ces créances sur les frêles épaules des autres, pourrait rendre ceux-ci plus fragiles, jusqu’à les rendre, eux aussi, insolvables.
N’acceptons pas cette perspective. Et luttons contre ! Car ce fonds commun de créances qui regrouperait l’ensemble de la dette des états membres n’est autre qu’un « emprunt russe », triste souvenir, transposé en ce début de 21ème siècle … Et chacun connait ou devine la suite…