Cette initiative s’inscrit dans la stratégie de la Commission visant à accroître la confiance des consommateurs dans le cadre du nouvel agenda du consommateur européen (IP/12/491). En effectuant des achats en ligne dans un environnement transfrontière, les consommateurs peuvent, en effet, bénéficier d’une offre de produits jusqu’à 16 fois plus importante mais ils sont encore 60 % à ne pas en profiter. Ils ne bénéficient donc pas pleinement de la variété du choix et des prix inférieurs pratiqués sur le marché unique. Grâce à un meilleur contrôle du respect de ces règles, la confiance des consommateurs sera améliorée, ce qui pourra donner un grand coup d’accélérateur à la croissance économique de l’Europe. Des études montrent en effet que davantage de consommateurs souhaitent désormais faire des achats transfrontières et sont disposés à dépenser plus d’argent à l’étranger qu’en 2006, lorsque la législation pertinente de l’Union n’était pas encore entrée en vigueur.
«Les dépenses des consommateurs représentent 56 % du PIB de l'Union, or la défiance de ceux-ci vis‑à‑vis des achats transfrontières implique que nous n’exploitons toujours pas pleinement le potentiel du marché unique», a déclaré la vice‑présidente, Mme Reding, commissaire européenne chargée de la justice. «Nous disposons d’une législation satisfaisante pour protéger les consommateurs mais nous devons faire en sorte qu’elle soit mieux respectée, notamment dans les cas de transactions transfrontières. J’exige une tolérance zéro à l’égard des professionnels peu scrupuleux, de sorte que les consommateurs sachent exactement ce qu’ils achètent et qu’ils ne se fassent pas escroquer. Cela exige également de définir une approche cohérente pour le contrôle de l’application de cette législation harmonisée.»
Grâce à la directive sur les pratiques commerciales déloyales, les organismes nationaux chargés d’assurer la protection des consommateurs ont pu juguler des pratiques commerciales déloyales très diverses telles que la fourniture d’informations mensongères aux consommateurs ou le recours à des techniques agressives pour influencer les choix de ces derniers. En remplaçant les 27 régimes nationaux par un seul et même corpus de règles, la directive a simplifié les règles relatives aux pratiques commerciales déloyales, permettant ainsi aux consommateurs de connaître plus aisément leurs droits, quel que soit le pays de l’Union où ils effectuent leurs achats. Des incertitudes demeurent, cependant, à la fois pour les consommateurs et les professionnels qui ne savent pas précisément comment les diverses autorités de contrôle nationales feront respecter ces règles.
Dans l’UE, quatre consommateurs en ligne sur cinq (81 %) ont utilisé un site de comparaison des prix en 2010. Ces outils ne permettront toutefois d’accroître la confiance des consommateurs que s’ils affichent des informations claires et exactes, ce qui n’est à l’heure actuelle pas nécessairement le cas. Diverses parties prenantes ont, en effet, signalé des problèmes relatifs à ces sites, surtout en ce qui concerne le manque de transparence et d’exhaustivité des informations données.
Qui plus est, des problèmes récurrents ou des pratiques commerciales nouvelles, tels que ceux observés dans l’environnement en ligne, présentent souvent une dimension transfrontière et soulèvent des questions communes pour autorités de contrôle nationales. Ce constat plaide également en faveur d’une approche plus cohérente en ce qui concerne le contrôle de l’application de la directive.
À titre d’exemple, un grand acteur du marché des appareils électroniques s’est vu infliger une amende par une autorité de contrôle nationale parce qu’il offrait aux consommateurs une garantie payante de deux ans pour les produits qu’il leur vendait alors que les consommateurs bénéficiaient déjà gratuitement de ce service en vertu du droit de l’Union. Ce cas d’espèce ayant suscité des préoccupations similaires dans d'autres États membres, la vice-présidente Mme Viviane Reding a écrit à tous les ministres de l’Union chargés des questions de consommation pour attirer leur attention sur cette affaire et s’enquérir des mesures coercitives et/ou répressives prises à l’échelle nationale. Les réponses reçues ont fait apparaître des incohérences dans l’interprétation de la directive et le contrôle de son application par les autorités nationales.
La Commission s’efforcera, dès lors, de jouer un rôle plus actif dans le renforcement de la coopération entre les autorités de contrôle nationales:
en rendant plus efficace le réseau européen des agences de protection des consommateurs et en continuant à promouvoir les opérations de contrôle coordonnées («sweeps»);
en aidant les États membres à assurer l’application effective de la directive au moyen de lignes directrices et par l’échange de bonnes pratiques;
en élaborant des indicateurs de mise en œuvre permettant de détecter les lacunes et les manquements qui nécessitent un complément d’enquête et/ou des mesures correctives;
en montant régulièrement des ateliers thématiques regroupant les autorités de contrôle nationales et en organisant des formations à l’intention de ces autorités et des acteurs du système judiciaire.
Le tourisme et les transports, le numérique, les services financiers et les marchés immobiliers sont recensés comme étant les principaux secteurs dans lesquels les consommateurs continuent à être désavantagés et qui exigent des efforts plus soutenus. Les autorités de contrôle doivent, en outre, examiner de plus près les «allégations environnementales» ou «allégations écologiques» des détaillants, lesquelles sont souvent très générales, vagues et pas toujours utilisées de manière responsable.