La CPCA a en effet invité 5 candidats à l’élection présidentielle, afin de présenter leur point de vue sur les trois grandes thématiques de la valorisation de l’engagement, du dialogue civil et du financement des associations. Nathalie Kosciusko-Morizet qui représentait Nicolas Sarkozy (UMP), puis François Hollande (PS), François Bayrou (MoDem), Eva Joly (EELV) et enfin Jean-Luc Mélenchon (FG) ont ainsi tour à tour répondu à un journaliste et à des questions préenregistrées de structures proches de la CPCA. Cet échange convenu n’a pas permis de dégager des propositions concrètes visant à faciliter et à valoriser l’engagement des bénévoles, notamment auprès des petites associations. Au lieu de cela, nous avons assisté à des discours préformatés en direction de la CPCA et des autres grands réseaux associatifs.
Il est notamment regrettable que François Hollande ait annoncé qu’il souhaitait faire de la CPCA son principal interlocuteur auprès des associations, lui concédant ainsi un rôle prépondérant dans le monde associatif, occultant même celui du Haut Conseil à la Vie Associative. De même lorsque le candidat lance l’idée du « congé engagement », il ne répond ni aux attentes de la majorité des 16 millions de bénévoles, ni aux priorités des 735 000 petites associations sans salariés. De plus, rendre obligatoire une telle mesure pour les entreprises irait à l’encontre même du caractère volontaire du bénévolat et des efforts réalisés depuis des années pour établir des relations de confiance et de travail entre associations et entreprises. Rappelons enfin qu’une forme d’engagement similaire, le « congé solidaire », existe déjà depuis 1999 sous forme de partenariat libre et consenti entre associations et entreprises.
Finalement, à l’exception de quelques pistes intéressantes sur la valorisation de l’engagement auprès des jeunes et des seniors, présentées par Nathalie Kosciusko-Morizet, la plupart des candidats ont ainsi principalement perdu du temps à répondre aux problèmes rencontrés par les grandes structures professionnalisées telles que la CPCA, pourtant très peu représentatives du véritable tissu associatif français.
L’AVE rappelle donc aux candidats la nécessité de mieux prendre en compte les besoins des petites associations qui représentent 84 % du milieu associatif !