En revanche, si l’on prend en compte le salaire moyen par tête (SMT), c'est une toute autre histoire !
Car celui-ci n'a progressé que de 0,4% sur un an. Soit une évolution plus faible que celle de l'inflation.
Là se cache tout le problème : quand on calcule des salaires moyens, on lisse nécessairement les disparités. Heureusement, certains indices sont plus précis que d'autres…
En toute logique, il faut privilégier le SMT par rapport au SMB. Simplement parce qu'il prend mieux en compte les salaires versés par l'ensemble des entreprises. En outre, il inclut les primes et les heures supplémentaires. La mesure est donc plus proche de la réalité et ce malgré les disparités.
Parallèlement, l'indicateur qui mesure l'évolution des prix n'est pas exempt de reproches lui non plus car pour être vraiment précis, il faudrait définir bien des paniers, tous différents, des paniers qui reflètent davantage les tranches de revenus correspondant à des modes de consommation différents. Il est clair que l’on ne consomme pas de la même façon lorsque l’on est payé au SMIC et quand on touche 5000 euros par mois !
Et puis, la perception de l'inflation par les consommateurs est un problème central et subjectif.
Car certains prix augmentent, comme l'essence ou les produits alimentaires, alors que d'autres baissent, comme l'électroménager, l’électronique, le multimédia et parfois les loisirs.
On nous parle de commerce équitable mais pour des raisons que chacun comprendra les achats de rentrée se feront sur des produits à bas coût fabriqués en Asie ou dans d’autres pays où la main d’œuvre est très peu chère. Hypocrisie à peine larvée. C’est la faute à la mondialisation …
Et puis le consommateur oublie que de nombreux services sont gratuits, comme l'assurance-maladie.
Un faux reproche car la pression fiscale si forte dans notre pays justifie qu’il y ait des services publics gratuits, des services publics dont la qualité a augmenté mais dont la gratuité s’est raréfiée.
Y-a-t-il déflation ? Oui !
La confusion règne désormais entre bien-être et pouvoir d’achat et du coup, si un consommateur souscrit à ces fameux credit revolving, ce n'est pas nécessairement parce que son pouvoir d'achat baisse, c'est également parce qu'il est incité ou tenté d’acheter des produits dont il n'a pas forcément besoin, par impulsion, pour compenser un « mal-être ».
L’évolution du pouvoir d'achat dans l'année qui vient ne peut qu’être défavorable car si la déflation va certes le soutenir, à court terme, en revanche, il va continuer d'être obéré par un ensemble de phénomènes qui s’apparentent à une spirale loin d’être vertueuse. Avec la dégradation du marché de l'emploi, mécaniquement génératrice d’une baisse des revenus, le pouvoir d’achat va baisser. Pour celles et ceux qui sont déjà au chômage, ils arriveront en fin de droits, avec le cortège de problèmes que cela induit. La crise immobilière ne fait que commencer et la relance engagée n’est bénéfique que pour certains secteurs, d’autres étant totalement sinistrés. Dans ce contexte, il suffira que les prix repartent à la hausse pour que le pouvoir d'achat diminue. Et, fatalement, cela va arriver. Dans les mois qui viennent. Mais restons optimistes et parions que l’universelle loi de l’offre et de la demande vienne réguler cette onde de choc par des efforts faits de part et d’autre par les vendeurs comme par les acheteurs.
Pour les chanceux qui ont reçu un soutien massif le scénario sera sans nul doute différent car – même si c’est un feu de paille – l’impulsion donnée devrait être génératrice de richesses. Il faudra cependant regarder, à la loupe, les comportements de ces joueurs invétérés sur les marchés. Car ils ont recommencé à spéculer, comme avant, avec, hors ceux qui se sont déjà fait prendre la main dans le sac pour les distributions de primes et autres bonus, des protocoles tenus secrets de rémunération à terme soit des primes et bonus différés, une fois l’orage passé. Il est plus que jamais urgent et impérieusement nécessaire de placer cette gent là sous contrôle. Audit permanent …