« Acteur pluridisciplinaire du logement nous observons depuis plusieurs années la précarisation grandissante des jeunes face à la nécessité de se loger. Les résultats incontestables de cette étude confirment notre perception d’une situation préoccupante pour la jeune génération. Dans un contexte de pénurie et de prix tendus, la responsabilité du bailleur social consiste à promouvoir prioritairement des solutions destinées à cette population particulièrement exposée », commente Daniel Biard, Président du Comité Exécutif du Groupe Polylogis.
L’accès au logement, préoccupation « numéro 1 » des 18-29 ans
L’étude fait ressortir leur extrême préoccupation en matière de logement. Près de 8 jeunes sur 10 estiment en effet qu’il est très difficile de trouver un logement pour un jeune en France, une perception renforcée chez les jeunes vivant chez leurs parents (87%).
Cette situation complexe est par ailleurs jugée bien plus difficile pour cette génération comparativement à celle vécue par leurs parents (80% des interrogés).
35% des jeunes classent le logement comme leur priorité « numéro 1 », avant celle de « se nourrir » (30%), de « travailler » (25%), et loin devant « se soigner » (6%) ou « s’amuser » qui arrive en bon dernier (5%).
Le « poids » du financement et le rôle de la solidarité familiale
Sans surprise, les difficultés rencontrées dans l’accès au logement tournent autour du financement : l’apport des garanties nécessaires aux propriétaires ou aux agences tout d’abord (cité par 71% d’entre eux), suivi du paiement du loyer ou du remboursement d’emprunt et du règlement des frais d’entrée, tous deux évoqués par 54% des jeunes. Lucides sur ce qui les attend, les jeunes vivant chez leurs parents partagent cette vision.
La difficulté à assurer le paiement du loyer ou le remboursement de l’emprunt est loin d’être un phénomène marginal puisque 11% des jeunes se sont déjà trouvés dans l’incapacité de payer au moins une fois tandis qu’un jeune sur trois (32%) affirme éprouver des difficultés de règlement. Une part qui augmente chez les étudiants qui sont 44% à rencontrer cette difficulté et chez les jeunes vivant dans des « zones tendues » (Ile-de-France, PACA).
Afin de se loger, les jeunes disposent d’un budget moyen de 562€ et ils sont 43% à disposer d’au moins une aide financière : aides sociales (pour 34%) et/ou soutien de la famille (cité par 23%). Ce dernier joue un rôle important du fait de son montant moyen plus élevé que les aides sociales (291€ contre 188€). Il concerne toutes les catégories de jeunes : étudiants et chômeurs, pour qui il joue un rôle clé, mais aussi pour les actifs (14% des cadres et 16% des employés en bénéficient) et les 25-29 ans.
Face à la contrainte financière, plus de 4 jeunes sur 10 (43%) ont d’ailleurs déjà envisagé de retourner vivre chez leurs parents, et parmi eux, 13% sont « passés à l’acte ».
Des attentes diverses pour améliorer la situation
Dans ce contexte, sans surprise, c’est le coût qui détermine leur recherche de logement (cité par 78% et par 86% des étudiants), avant le confort (41%), la proximité avec les commerces et transports (35%) ou encore la surface habitable (32%).
Lors de leur recherche, les 18-29 ans sollicitent prioritairement les sites et journaux d’annonces entre particuliers (à 67%), les agences immobilières (62%), l’entourage (32%, une part qui diminue logiquement avec l’âge). Viennent ensuite les mairies et collectivités locales (12%) et les organismes de gestion de résidences universitaires (9% et 25% des étudiants).
Conscients de ces difficultés et des incertitudes sur l’avenir, les jeunes avancent des réponses multiples afin d’améliorer la situation : assouplissement des règles de constitution des dossiers de location (43% des interrogés), incitation à la construction de logements sociaux (32% et 40% chez les étudiants), encadrement des loyers dans le parc locatif privé (32%) ou encore augmentation des aides (pour 27% et 38% chez les étudiants).