Bref, sur sa calculette, il semble avoir confondu la touche « : » avec l’autre « X » …
Si l’on persiste dans ce sens, la multiplication des baronnies locales sera au bout d’un chemin long et fastidieux qui, une fois de plus, révélera le décalage important entre les recommandations faites au terme d’un rapport sensé et constructif et la réalité sur le terrain, une fois les discussions, négociation et concertations engagées puis finalisées.
Les rapports Attali, Balladur, Rocard en sont d’illustres exemples. Il y a de quoi comprendre la frustration de ces personnalités et des membres éminents et de tous bords des commissions mises en place pour que de projets modernes, innovants, de décisions stratégiques ou impérieusement nécessaires ne subsistent malheureusement que des « mesurettes » faute d’avoir eu le courage politique nécessaire pour donner quand c’était nécessaire le coup de pied dans la fourmilière permettant à notre pays d’être apte à affronter les enjeux du 3ème millénaire.
Parallèlement, alors que la Belgique, « petit » pays, a choisi il y a déjà plusieurs années de se transformer en fédération, constatant le même découpage institutionnel en Allemagne ou encore en Espagne, il est curieux qu’aucun observateur politique, aucun élu national, aucun européen convaincu n’en ait tiré les leçons ! Pourtant la raison en est simple : le contexte global n’offre plus aux états régaliens les moyens d’évoluer et de se développer. Et puis il y a l’Europe, qu’on le veuille ou non : le principe de subsidiarité existe et est appliqué ou le sera, l’Europe des régions est en marche et les entités des fédérations en tirent déjà de nombreux profits dont des aides substantielles pour leur développement.
Et ce même si les critères de convergence ne sont guère respectés, même si le passage à l’Euro a été une source incroyable de spirale inflationniste, même si sans Constitution et avec une présidence tournante semestrielle à vingt-sept rien de concret n’est possible … Les autres pays membres s’adaptent. Pas nous. La tradition napoléonienne est tellement ancrée dans notre histoire et nos esprits que rien ne sera possible avant que l’on ait enfin décidé de franchir le rubicond et de passer à la 6ème République, laissant à nos aïeux la 5ème cautérisée et pansée de tous côtés.
Au-delà de ce constat, il y a le paysage politique français qui semble échapper aux grandes formations parce qu’elles aussi vivent sur un acquis et sont victimes de leur propre inertie, allant parfois jusqu’à être convaincues de détenir une vérité devenue obsolète ou caduque.
L’UMP, à droite, est devenu un conglomérat dont la cohésion sera bientôt secouée par les séismes politiques qui divisent déjà ses membres. A gauche, le Parti socialiste, toujours moribond est en proie à de divisions internes fratricides. Il ne sortira pas indemne de ces combats stériles, laissant de côté militants et sympathisants simplement pour étancher, en interne, le soifs de pouvoir. A gauche toujours, Europe Ecologie, mouvement animé par Daniel Cohn-Bendit, n’est pas, loin s’en faut, un parti de gouvernement mais davantage un cercle rédempteur d’une opposition qui ne se veut pas systématique ni aveugle, également une force de propositions qui pointe du doigt des sujets et des débats dont on ne pourra faire l’économie. Au centre – s’il existe ?! - le MoDem de François Bayrou n’a toujours pas compris, semble-t-il, qu’il avait été lors des élections présidentielles de 2007 le « déversoir » au premier tour du fameux syndrome baptisé le TSS (Tout Sauf Sarko, Tout Sauf Ségo), une théorie qui se tient et qui a été corroborée par les grands scrutins qui s’en sont ensuivis.
Comme en 1974, lorsqu’avec les Républicains Indépendants, Valery Giscard d’Estaing s’est emparé du pouvoir, il existe aujourd’hui une brèche béante pour la création ex-nihilo d’une nouvelle formation à la fois humaniste et libérale, une formation qui prendrait à bras le corps les problèmes qui gangrènent notre Société et qui s’articulerait autour d’une France fédérée et combative : le Parti de la Modernité et du Fédéralisme. Tout un programme direz-vous ? Sans doute. Mais PMF a laissé dans notre histoire contemporaine des initiales qui n’ont pas à rougir des chantiers auxquels le grand homme s’est attaqué. Dans tous les cas, cette béante ouverture politique sera un jour occupée et il serait ô combien souhaitable qu’elle le fût par des femmes et des hommes animés par d’autres moteurs que l’opportunisme et la satisfaction de leur ego …