Les soldes, qui ont débuté ce matin à 8h dans les magasins et sur internet, représentent toujours un moment attendu par les clients. Encore plus cette année, avec la multiplication de facteurs
défavorables qui ont contribué à gâcher le début de saison. La météo tout d’abord, qui a particulièrement été morose et peu favorable à l’activité, avec de nombreux jours de pluie n’ayant pas encouragé les clients à acheter des produits de saison. Le contexte économique toujours difficile affecte également la consommation des ménages, qui sont moins enclin à acheter. Enfin, les élections présidentielles et législatives sont souvent synonymes d’attentisme : ces dernières semaines n’ont pas dérogé à la règle, les clients s’étant montrés prudents.
Ces raisons expliquent pourquoi les ventes de textile / habillement ont été en baisse depuis le début de l’année, avec notamment -17% et -4% en avril et mai par rapport à l’année précédente selon les derniers chiffres de l’IFM. Cette baisse concerne aussi bien les grandes chaînes que les indépendants. Les commerçants débutent donc cette période avec des stocks importants, ce qui laisse augurer de fortes remises dès les premiers jours.
Le e-commerce poursuit son essor
Les sites de vente en ligne devraient continuer à tirer leur épingle du jeu. Après une année 2011 faste, avec près de 37,7 milliards d’euros dépensés selon le Fevad (+22 % en un an), l’année 2012 a démarré sur les mêmes bases ; dorénavant, 77 % des français déclarent acheter à distance. Plusieurs milliards d’euros devraient également être dépensés en ligne lors de ces cinq semaines de soldes : au total, 28 % des français feront leurs achats à la fois en magasin et sur internet, soit 16 points de plus que l’an dernier. Sur cette première journée, certains sites font état d’une hausse de leurs ventes de près de 50 %, malgré une baisse du panier moyen de 3 à 5 %.
Des ventes privées et des promotions qui captent la clientèle
Ces opérations ont pour objectif de capter la clientèle hors période de soldes. Elles s’adressent le plus souvent à la clientèle fidèle, détentrice d’une carte du magasin ou de l’enseigne. Il n’est pas rare de trouver des remises allant de -30 jusqu’à -50 %, identiques aux montants affichés pendant la période officielle. Cette banalisation des remises, à n’importe quel moment de l’année, contribue à créer la confusion : « le client se détourne des soldes traditionnelles car il peut acheter toute l’année à des prix cassés », confirme ce commerçant de la rue de Rivoli.
Une première journée ensoleillée favorable à l’activité
La météo ensoleillée de cette première journée est une bonne nouvelle pour les commerçants ; en effet, des conditions météo favorables vont souvent de pair avec une bonne fréquentation, ce qui semble être le cas aujourd’hui : « le beau temps est avec nous, donc les gens n’hésitent pas à sortir faire les magasins », confirme ce commerçant rencontré ce matin.
Néanmoins, une majorité d’entre eux se plaint d’une date de démarrage trop tardive, même si, cette année, les soldes démarrent avant les vacances scolaires : « les soldes démarrent trop tardivement cette année ; on est en fin de mois et les clients n’ont plus d’argent à dépenser », affirme cette commerçante de l’avenue des Champs-Elysées. Ce qui n’empêche pourtant pas les clients qui se sont déplacés d’acheter des produits : « ils ressortent rarement les mains vides », ajoute-t-elle.
Les remises affichées cette année s’échelonnent de -30 à -50 %, et même jusqu’à -60 % sur certains accessoires. Des remises supplémentaires (-10 %) sont parfois appliquées pour les détenteurs de carte d’adhérent, pour tout achat réalisé lors des premières heures d’ouverture. Des stocks importants justifient ce choix des commerçants. Les articles recherchés en priorité sont les robes, les chemises, les débardeurs et les chaussures ouvertes.
Sans cohue et dans le calme, les clients se sont également rendus dans les grands magasins parisiens, qui accueillent le premier jour des soldes le double d’acheteurs potentiels par rapport à une journée normale. Près de 500 vendeurs et caissiers supplémentaires ont même été embauchés pour faire face à ce regain d’activité prévisible. Les rabais élevés, pratiqués sur des grandes marques, attirent toujours les clients, aussi bien locaux qu’internationaux, et ce malgré le fait que le groupe Galeries Lafayette a dû annuler ses nocturnes dans ses deux principaux magasins parisiens.
Des commerçants plein d’espoir
Les commerçants attendent beaucoup des cinq prochaines semaines. Ils misent notamment sur un effet rattrapage important après l’attentisme lié à la période électorale maintenant achevée. Cet
optimisme repose également sur les articles vendus : « des produits nombreux et de qualité, des remises importantes, sans oublier la météo qui s’annonce au beau fixe : tout est réuni pour que la période nous soit favorable ! » clame ce commerçant de l’avenue des Champs-Elysées. Des embauches ont été réalisées par les commerçants de manière à soutenir le surplus d’activité, sous la forme de stagiaires et d’intérimaires principalement.
Enfin, l’optimisme des commerçants repose sur un sondage Ipsos constatant que plus des trois quarts des ménages déclarent vouloir profiter des soldes d’été pour réaliser de bonnes affaires.
Même s’ils devraient rester raisonnables, puisque leur budget moyen devrait s’établir à 223 euros, en recul de 14 % par rapport à l’an dernier. Comme souvent, la première semaine devrait donner le ton de cette période.
Enquête effectuée par téléphone le 27 juin 2012 auprès d’une cinquantaine de commerçants parisiens du prêt-à-porter et de la chaussure par le CROCIS de la CCIP. Ces résultats sont complétés
par des entretiens en face-à-face réalisés le même jour auprès des commerçants des Champs-Elysées.
Le 25 juillet 2012, le CROCIS dressera un bilan définitif des résultats des soldes à partir d’une enquête réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 300 commerçants parisiens, complétée par 80 entretiens en face-à-face, qui déterminera si les soldes d’été 2012 ont atteint leurs objectifs dans les commerces parisiens.