Alors que le trafic fluvial sur la Seine à grand gabarit connaît une forte croissance depuis une dizaine d’années, une partie de la Seine en amont de Paris, appelée « Petite Seine », est freinée dans son développement par la capacité de l’infrastructure navigable entre l’écluse de la Grande Bosse et Nogent sur Seine, qui limite le tonnage des bateaux par rapport au reste du réseau navigable de la Seine Amont.
Malgré cette situation, le trafic fluvial affiche des résultats prometteurs sur cette section de la Seine. Aussi, afin de stimuler l’activité économique locale et participer à l’objectif de report modal sur la voie d’eau, VNF a étudié et proposé cinq scénarios d’aménagement pour faciliter l’accès aux ports de Nogent-sur-Seine. Chacun de ces scénarios a été évalué en fonction des performances du point de vue de la navigation et des conséquences socio-économiques, environnementales et hydrauliques.
Afin de faire participer les acteurs locaux, un débat public avait été décidé par la Commission nationale du débat public. Du 2 novembre 2011 au 17 février 2012, 11 réunions publiques ont donné l’occasion à 1450 participants de s’exprimer sur le projet. Ce débat public a été réalisé en même temps que celui de Seine Grands Lacs concernant l'aménagement de la Bassée (plusieurs réunions se sont d’ailleurs tenues en commun). Cela a permis une bonne coordination des deux établissements, une coopération fructueuse et de nombreux échanges d'informations qu’il conviendra de prolonger.
Une majorité des acteurs s’est prononcée en faveur du troisième scénario proposé par VNF. Cet accroissement de capacité pour des bateaux jusqu’à 2500 tonnes apparaît comme la solution la plus équilibrée pour répondre à la hausse de la demande de fret fluvial tout en respectant le patrimoine naturel, les fonctions écologiques et hydrauliques de la vallée de la Bassée.
Le conseil d’administration de VNF a également annoncé la mise en place d’une étape préliminaire aux études préalables à l’enquête publique, pour apporter des précisions supplémentaires sur les répercussions hydrauliques (notamment l’expertise indépendante annoncée pendant le débat), hydrologiques et environnementales, en y incluant la reconnexion des anciens délaissés de la Seine conjointement avec Seine Grands lacs, ainsi que sur les aspects socio-économiques et financiers du projet.
Le scénario d'aménagement retenu par VNF
Le projet vise à étendre le réseau navigable à grand gabarit du bassin de la Seine, en aménageant un tronçon de 27 kilomètres à partir de l’écluse de la Grande Bosse (à l’aval immédiat de Bray-sur-Seine) de sorte que des péniches de classe Va (2500 tonnes, bateau de 110 m de long, 11,40 de large et 2,80 de mouillage) puissent accéder aux ports de la Seine Amont.
Cet aménagement permettra de relier sans rupture de charge Nogent-sur-Seine au bassin parisien et au-delà, aux grands ports maritimes du Havre et de Rouen (et, via le futur canal Seine-Nord Europe, aux grands ports maritimes de l’Europe du nord).
Il comprend principalement la reprise du chenal de navigation entre l'écluse de la Grande Bosse et Villiers-sur-Seine, la construction d'une nouvelle écluse à Jaulnes et la construction d'un canal à grand gabarit (sur les actuels casiers SEDA) parallèle au canal de Beaulieu.