Le scénario de l'accident vélo impliquant un poids lourd, et notamment celui de « l'angle mort », constitue le principal risque pour les cyclistes. L'accident mortel survenu à Paris hier, jeudi 11 octobre, entre un camion et un cycliste en témoigne.
Le Club des villes et territoires cyclables renouvelle la demande d'engager un vrai travail de concertation avec la Délégation interministérielle à la sécurité routière et l'ensemble des acteurs concernés pour mettre en oeuvre sans délai les solutions qui existent.
Le Club rappelle que la première réunion de concertation nationale sur la cohabitation entre véhicules de grand gabarit et usagers vulnérables que sont les piétons et les cyclistes s'était tenue, à sa demande, le 11 février 2010, soit il y a plus de deux ans. Et malgré ses nombreuses sollicitations, les mesures identifiées et les pistes de réflexion retenues lors de cette réunion notamment la ligne avancée en amont des passages piétons, l'abaissement des vitesses, et surtout la mise en oeuvre du Code de la rue - n'ont fait l'objet d'aucune mise en uvre. Le compte-rendu de cette réunion n'a même jamais été diffusé.
« Les solutions ne sont pas seulement d'ordre technique », rappelle Jean-Marie DARMIAN, président du Club des villes et territoires cyclables. « Ce risque ne peut être levé avec de seuls dispositifs techniques, certes nécessaires, comme les nouveaux rétroviseurs des camions. Il faut bien entendu des campagnes de sensibilisation auprès des différents publics concernés. Mais ce scénario, qualifié par la DSCR d' enjeu de sécurité majeur , doit mobiliser toutes les compétences, toutes les solutions d'aménagement, d'équipement des véhicules, de formation des chauffeurs, de sensibilisation des usagers vulnérables. Il faut adopter un point de vue global et cesser d'opposer les usages et les usagers d'un même bien commun : la rue ! ( )
La pratique du vélo en ville n'est pas dangereuse, comme le prouve le faible nombre d'accidents rapporté à l'augmentation de la pratique à Paris et dans de nombreuses villes et le boom du vélo en libre-service. Elle pose en revanche la question de la cohabitation entre cyclistes ou piétons et véhicules de grand gabarit en milieu urbain et impose de trouver aux vrais maux les bons remèdes. Le coup de frein pour ne pas dire l'arrêt, depuis deux ans, de la démarche de Code de la rue n'est pas de nature à favoriser cette mobilisation. C'est pourtant le bon cadre dans lequel engager de toute urgence ce travail ».
Le Club des villes et territoires cyclables a demandé, vendredi 12 octobre 2012, une audience à Frédéric PÉCHENARD, nouveau Délégué interministériel à la sécurité routière, en lui annonçant qu'il abordera en priorité la cohabitation avec les véhicules de grand gabarit, la relance de la démarche Code de la rue et la sécurité des cyclistes. La question de la violence routière se pose en effet aussi hors agglomération où les cyclistes paient un lourd tribut comme le montre encore l'accident mortel dont a été victime le directeur de l'agence Ecomobilité de Chambéry, percuté par une Porsche sur une route départementale le 10 octobre dernier.