Objectif donc: des déficits publics à 2,3% du PIB en 2008. Un budget bâti sur «une hypothèse crédible» de 2,5% de croissance.
Clé de voûte de cette politique: 22.700 postes de fonctionnaires partant à la retraite ne seront pas remplacés en 2008 alors que les dépenses de l'Etat n'augmenteront pas en volume l'année prochaine.
La règle s'appliquera à tous les ministères sauf l'Education nationale, la Justice et l'Enseignement supérieur, a précisé François Fillon.
Une réduction d'effectifs qui représentera 7 à 800 millions d'euros d'économies par an pour le budget de l'Etat, a aussitôt précisé Eric Woerth, le ministre du Budget et des Comptes publics.
Le Premier ministre a ainsi mis fin à la polémique concernant le nombre de postes de professeurs supprimés en annonçant que deux fonctionnaires sur trois partant à la retraite seront remplacés dans l'Education nationale. Il s'est refusé toutefois à donner un chiffre précis avant la fin du mois d'août.
«Il y aura plus de 6.000 créations de postes correspondant à des besoins nouveaux», dont les études dirigées, a-t-il expliqué. «Il y aura aussi des suppressions, qui font l'objet de réglages fins».
Conformément aux engagements de campagne de Nicolas Sarkozy, François Fillon a rappelé que la moitié des économies réalisées avec le non-remplacement de fonctionnaires partant à la retraite seront affectés à la revalorisation des carrières.
D'autres secteurs vont être épargnés par ces économies. Le chef du gouvernement a ainsi annoncé que le budget du ministère de la Justice progressera de 4,5% en 2008. 1.600 emplois seront aussi créés «pour l'ouverture de nouveaux établissements pénitentiaires».
Une somme de 1,8 milliard d'euros supplémentaires sera également affectée en 2008 à l'Enseignement supérieur et la Recherche, soit beaucoup plus que le milliard d'euros par an pendant cinq ans promis par Nicolas Sarkozy pendant la campagne électorale. Ceux-ci «seront reconduits en augmentation chaque année», a précisé le Premier ministre.