A l’issue du conseil des ministres, Laurent Wauquiez déclare que "Cécilia Sarkozy était la représentante personnelle du président de la République. A ce titre, elle n'a pas à comparaître devant la commission d'enquête", ajoutant que par contre, le secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant "y sera, assistera à la demande de la commission d'enquête et répondra à l'ensemble de ces questions".
"La différence c'est que Cécilia Sarkozy représente le président lui-même, alors que Claude Guéant était dans le cadre de sa fonction", a insisté Laurent Wauquiez.
David Martinon, porte-parole de l'Elysée, avait déjà expliqué jeudi que l'audition de l'épouse du chef de l'Etat, qui s'est impliquée dans cette affaire, était impossible en vertu du principe constitutionnel de "séparation des pouvoirs".
"La transparence est totale, puisque Claude Guéant, secrétaire général de la présidence de la République, répondra à la commission et qu'il a été au cœur de cette affaire", a déclaré pour sa part Patrick Devedjian sur Europe 1.
Cecilia Sarkozy a-t-elle un statut ou non dans cette affaire ?
"On voit bien qu'en voulant entendre son épouse, on essaie de contourner la loi. Mme Sarkozy a été d'une totale discrétion dans cette affaire", a ajouté le secrétaire général délégué de l'UMP.
"On est dans le coup politique", a-t-il estimé, en ajoutant que Cécilia Sarkozy "ne s'est pas mise en avant, elle n'a fait aucune déclaration publique".
Théoriquement, les personnes dont une commission d'enquête a jugé l'audition utile "sont tenues de déférer à la convocation qui leur est délivrée", dit l'Assemblée nationale sur les pages documentaires de son site internet. Elle précise que "ces obligations sont assorties de sanctions pénales".
Selon les constitutionnalistes, le principe de séparation des pouvoirs stipule que chacune des trois grandes fonctions - législatif, exécutif, judiciaire - sont exercées par des organes distincts, mais n'exclut pas un contrôle réciproque.
En outre, il ne concerne que les personnes officiellement détentrices de ces fonctions.
Nicolas Sarkozy a donné son accord à la formation de la commission d'enquête sur la Libye, qui devrait être constituée à la rentrée et présidée par un socialiste.
Le PS dit vouloir faire la lumière sur les liens éventuels entre la libération des infirmières bulgares détenues en Libye et la livraison de missiles français et des contrats portant sur le nucléaire civil conclus avec le régime du colonel Kadhafi.
Pour Pierre Moscovici, qui pourrait présider cette commission, "l'argumentation utilisée est absolument baroque, la notion d'envoyé personnel n'existant pas dans nos institutions".
"Nous sommes face à une absurdité, un statut de président par extension. La volonté de protéger Madame Sarkozy ne doit pas aboutir à créer des monstres juridiques", déclare le député socialiste du Doubs dans Libération.