Le fossé de consommation entre pays développés et les autres n’est pas en voie de résorption. Cette année encore, comme en 1972, un français a consommé 6 fois plus d’énergie qu’un africain. Et 5 jours suffisent à un français pour consommer autant qu’un togolais en un an ! De plus, des services énergétiques efficaces et propres ont une charge capitalistique qui les rend peu accessibles aux plus défavorisés, qui doivent se contenter de moyens de fortune peu efficaces, polluants, et de surcroit plus onéreux!
Pour atteindre un accès universel à l’électricité d’ici 2030, une multiplication par cinq de l’investissement actuel (9 milliards de dollars par an) serait nécessaire. S’il semble très élevé, ce montant ne représente que 3% de l’ensemble des investissements du secteur énergétique. Pour le couvrir, un prélèvement de 0,012€/kWh consommé dans l’Union Européenne, ou de 1,6€ par baril de
pétrole consommé, serait suffisant. Ce n’est pas tant l’importance des coûts qui pose problème, que la capacité effective de mise en oeuvre des mesures nécessaires par la communauté internationale.
Les gouttes d’eau font les grandes rivières...
Faute d’une approche globale, coordonnée et solidaire, irréaliste dans le contexte actuel, Electriciens sans frontières s’est engagée, depuis plus de 25 ans, dans des centaines d’actions de portée locale ou régionale, dont l’efficacité et la pertinence ont été démontrées. Qu’il s’agisse d’électrifier une école au Togo ou de programmes plus vastes, tous répondent à la même volonté : développer un accès à l’électricité sûr, pérenne, et respectueux de l’environnement, au service des plus démunis.
Retour d’expérience et rationalisation des choix techniques ont permis de donner à des projets d’apparence dispersée, une réelle cohérence, et d’engager des programmes de plus long terme :
centres de santé à Madagascar, villages de la province de Phongsaly au Laos, écoles du Matam et de la région de Saint Louis au Sénégal, centres de formation du Gulmu au Burkina Faso, ... Toutes ces actions ont en commun un facteur clé de réussite, et un gage pour l’avenir : l’appropriation par les acteurs locaux des technologies mises en oeuvre. Le transfert systématique de compétences, grâce à des formations adaptées et une volonté de « faire avec », permet à la fois d’assurer la pérennité des installations, et de soutenir l’émergence d’opérateurs locaux qui seront, demain, porteurs d’essaimage. Et qui seront surtout des acteurs incontournables, le jour où la communauté internationale se résoudra à concrétiser ses ambitions affirmées en 2012.
C’est ainsi que les actions d’Electriciens sans frontières sont guidées par cette ambition constante : agir contre l’indifférence du présent, et préparer l’avenir.
Pour plus de renseignements : www.electriciens-sans-frontieres.org