Une occasion manquée
Publié le 16 mai 2006 à 20:09
Malgré les espoirs nourris par la population, les affaires en cours, la volonté conjointe de la gauche et de l'UDF, la motion de censure contre le gouvernement Villepin a été rejetée.
Pour cette troisième motion, déposée en moins d'un an, par le groupe socialiste, le score est sans appel : 190 voix pour, 289 contre. Dans les rangs du PS, du PCF, des Verts et de l'UDF, on compte les points. Et l'on en vient à regretter que les élus de l'UMP n'aient pas pris leurs responsabilités, en âme et conscience ...
Les uns regrettent, à bon droit, que ledit vote n'aéit pas eu lieu à main levée mais à scrutin public ordinaire dans les salles jouxtant l'hémicycle.
Les autres considèrent à juste titre que l'Assemblée nationale n'est ni régie par dse piquets de grève, ni davantage comme ce fut le cas longtemps place du Colonel Fabien.
On retiendra cependant qu'avec ses 364 élus, l'UMP n'a pas fait le plein de ses voix, révélant ainsi au grand jour les fissures et les brèches qui se creusent au sein de la formation pilotée par un Nicolas Sarkozy qui serait mille fois mieux "dehors que dedans".
Cette erreur de stratégie, qu'il justifie par une simple (simpliste?) volonté d'enrayer une fatalité de l'échec que l'Histoire contemporaine a pourtant toujours confirmé pourrait lui coûter cher. Très cher.
Car à l'issue d'un tel vote, alors que nos compatriotes n'accordent plus aucun crédit au Premier ministre, la légitimité comme la représentativité de nos députés est fortement entamée, au point que leur réélection n'en sera que plus hypothétique que jamais.
Si les petites phrases assassines ont fusé tout au long du week-end dernier pour justifier cette motion et sa portée républicaine qui dépasse les clivages partisans ne semble pas avoir gagné suffisamment de terrain, en revanche, elle redonne au peuple de gauche, aux opposants de ce monolithe qu'est l'UMP, encore davantage de raisons de se mobiliser pour la prochaine et essentielle échéance électorale.
Tous, assurément, ne l'ont pas compris.
Et ce n'est pas en affirmant que le gouvernement poursuivrait son travail «jusqu'au dernier jour fixé par les institutions» que l'on réconciliera les Françaises et les Français avec la politique ...
NB : vous trouvez en pièce jointe le texte de la fameuse motion de censure déposée par les élus du PS.