Tabac : une cigarette sur deux échappe au contrôle en France, l’alerte inquiétante de 2024

Publié le 22 juin 2025 à 07:00
La France fait face à une explosion du commerce de tabac en dehors des circuits autorisés. En 2024, une part considérable de la consommation nationale proviendrait de sources illicites, marquant une tendance inquiétante.
Presque une cigarette sur deux échappe au réseau légal
Les ventes officielles de tabac sont désormais largement concurrencées par le marché parallèle. Près de la moitié des cigarettes consommées dans l’Hexagone ne passeraient plus par les buralistes traditionnels, selon une étude récente. Ce phénomène représente près de 25 milliards de cigarettes en un an, soit une progression de plus de 10 % en volume.
En comparaison, la consommation hors réseau reste bien plus faible dans d'autres pays européens comme le Royaume-Uni, la Belgique ou la Grèce, soulignant le cas particulier français.
Des achats à l’étranger jusqu’aux réseaux urbains
Ce marché parallèle regroupe plusieurs pratiques : achats à l’étranger, contrefaçons, contrebande, et revente via des circuits informels. Dans les villes, il n’est plus rare de trouver du tabac vendu sous le manteau, dans des commerces de proximité ou via les réseaux sociaux. Des millions de paquets circuleraient ainsi en toute illégalité.
Le prix très élevé du tabac en France — environ 13 euros le paquet — alimente cette tendance. À titre de comparaison, un même produit peut coûter moitié moins cher en Espagne ou en Belgique, encourageant les achats transfrontaliers ou organisés.
Un manque à gagner fiscal et une inquiétude sanitaire
Les pertes pour les finances publiques sont colossales : plusieurs milliards d’euros s’évaporeraient chaque année en raison de ce commerce hors taxe. Mais au-delà de l’aspect fiscal, les autorités sanitaires tirent également la sonnette d’alarme. Le tabac illicite échappe à tout contrôle, rendant plus difficile la mise en œuvre des politiques de santé publique.
Des chiffres contestés
Certains observateurs nuancent toutefois l’ampleur du phénomène. Des institutions publiques avancent des chiffres bien plus bas, estimant que moins de 10 % des cigarettes vendues échapperaient au circuit légal. Le débat reste vif entre acteurs de l’industrie, associations anti-tabac et services de l’État.
Un défi majeur pour les autorités
Le développement du marché noir du tabac soulève de nombreuses questions sur l’efficacité des politiques actuelles : fiscalité dissuasive, contrôles douaniers, ou encore éducation à la santé. Alors que la consommation légale poursuit son recul, la prolifération de circuits alternatifs pourrait venir freiner les progrès réalisés dans la lutte contre le tabagisme.