Arnaud Montebourg met en cause la famille Peugeot
Publié le 18 juillet 2012 à 11:09
Mardi 17 juillet, Arnaud Montebourg a mis en cause la famille Peugeot, actionnaire principal de PSA Peugeot Citroën, venant d'annoncer 8.000 suppressions d'emplois en France. Ce qui choque le ministre c’est que parallèlement il est prévu un versement d'un dividende par le constructeur automobile.
Le ministre du Redressement productif, lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, a affirmé : « la famille Peugeot a un certain nombre de choses à nous dire je le crois et je ne manquerai pas de les inviter au ministère pour que nous puissions en discuter ».
Un brin mégalo…
Une expertise a été demandée par l'exécutif. Celle-ci sera remise fin juillet. Elle doit notamment expliquer les conditions et les raisons de certaines opérations financières au moment même où Peugeot commençait à connaître ses premières difficultés. L’exécutif demande à connaître la stratégie de l'actionnaire mais l’entreprise est privée et cela ne le regarde pas !
Les propos tenus sont sincèrement « dégueulasses » car PSA a sans doute été la plus citoyenne des entreprises du secteur automobile. Le marché bouge, à grande vitesse et les ventes reculent. Il faut réagir vite et préparer l’avenir de Peugeot et Citroën, un défi qui paraît bien plus important aux yeux de tous que ce clientélisme d’Arnaud Montebourg consistant à recevoir, le même jour, les syndicats d’un groupe dans lequel l'Etat – rappelons-le - n'a aucune participation !
… et un brin « écolo-mytho »
Le 25 juillet, le gouvernement est censé présenter un plan d'aide à la filière automobile. Sur ce sujet précis, Arnaud Montebourg, qui n’y connaît rien, a surtout évoqué la voiture électrique comme remède à tous nos maux. Presque poète, le ministre a déclaré que « le plan de la filière automobile s'engagera à pousser, porter nos constructeurs vers ces véhicules qui vont changer la vie quotidienne de nos concitoyens ». Si c’était si simple …
En revanche, Philippe Varin, le président du directoire du constructeur, a martelé encore mardi dernier qu'il n'y aurait aucun licenciement sec. Il s’agit d’une restructuration qui certes prévoit la fermeture d’un site mais, pour autant, il n’est pas prévu de mettre de tête sur le billot comme pourraient l’affirmer les caciques de l’exécutif.
L’automobile vit une mutation sans précédent et l’Amérique a connu le même destin et en particulier le groupe General Motors qui pourtant était le « paquebot amiral » de la profession.
Il appartient désormais à M. Montebourg de faire un choix : soit de trouver des solutions dignes pour les salariés concernés auxquels il est demandé – comme le disait le Président le 14 juillet – un « effort juste », soit, en revanche, de gérer dans l’urgence le destin de deux cent mille personnes …