Astrium étudie le traitement des gros débris spatiaux
Publié le 19 avril 2013 à 16:02
Astrium, numéro un européen des technologies et systèmes spatiaux, a reçu du CNES, l’agence spatiale française, un contrat d’étude visant à consolider des concepts et des technologies déjà existants et à les rendre utilisables pour traiter un certain nombre de débris spatiaux de grande taille, comme des étages de lanceurs ou des satellites en fin de vie. Cette étude, baptisée « maturation de concepts et technologies pour traitement des débris », est menée dans le cadre du programme OTV (Orbit Transfer Vehicle) du CNES. Elle doit permettre d’identifier et de proposer des logiques de développement de concepts de véhicules spatiaux par le développement, en deux temps, d’un démonstrateur technologique, baptisé OTV-DEMO/X, puis d’un démonstrateur système, baptisé OTV-DEMO/Y. Le développement de ces véhicules devrait être mené dans un contexte de coopération internationale, qui conduira Astrium à mettre en place, dès cette phase d’étude, des partenariats qui seront consolidés au fur et à mesure de l’évolution du programme OTV. Les partenaires d’Astrium pour cette étude sont : Surrey Satellite Technology Ltd (SSTL, Grande-Bretagne), une filiale d’Astrium, l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL, Suisse), Bertin Technologies (France) et Oceaneering Space Systems (Etats-Unis). L’étude confiée à Astrium fait suite à une autre étude réalisée en 2011, qui a déjà permis de définir un certain nombre de concepts de base. Ces concepts doivent maintenant être consolidés, triés et approfondis. Les plus prometteurs seront retenus pour voir évalués leur coût et leur calendrier de développement. Récupérer des débris spatiaux « non coopératifs » est une tâche complexe, car il faut les identifier et s’en approcher. Il faut ensuite évaluer leur état de vieillissement après plusieurs dizaines d’années dans l’Espace, ainsi que leur orbite générale et, enfin, les capturer avec le moyen adéquat pour les désorbiter. « A travers cette nouvelle étude, Astrium contribue à résoudre un challenge important pour l’ensemble des utilisateurs de l’Espace » souligne Alain Charmeau, CEO d’Astrium Space Transportation. « En mobilisant toutes nos ressources industrielles aux côtés de celles des agences nationales, nous proposerons des solutions et des technologies innovantes capables de résoudre la question des débris spatiaux et, ainsi, d’assurer un développement durable pour l’aventure spatiale ». Des études récentes de l’Agence Spatiale Européenne et de la NASA ont montré que le nombre de débris spatiaux, notamment en orbite basse (LEO), peut conduire à un effet de collision en cascade, baptisé effet Kessler, qui rendrait difficile toute activité spatiale d’ici une cinquantaine d’années. Ces mêmes études considèrent qu’on stabiliserait cet effet en retirant, dès 2020, entre cinq et 10 gros débris spatiaux. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’étude OTV confiée à Astrium.