Astrium va mesurer les gaz à effet de serre à Paris

Par Bernard M.
Publié le 06 mars 2013 à 07:00

Astrium, numéro un européen de l’industrie spatiale, va contribuer à développer et tester un service destiné à mesurer, à l’échelle d’une ville, les gaz à effet de serre (méthane, monoxyde de carbone et dioxyde de carbone). La valeur de ce contrat, passé avec la KIC-Climat dans le cadre du projet CarboCountCity*, est de quatre millions d’euros. Pendant trois ans, les premières mesures seront effectuées à Paris. Ce projet est lié au service de monitoring des gaz à effet de serre actuellement développé par Astrium Services. Le projet CarboCountCity constitue l’un des tous premiers projets de mesure directe de gaz à effet de serre (GES) à l’échelle d’une ville. Ces mesures seront utilisées pour produire des cartes d’émissions très précises destinées aux mairies et collectivité locales. Les collectivités pourront ainsi publier des rapports d’émissions sur le modèle de ceux imposés par la législation européenne aux Etats membres et, surtout, évaluer l’efficacité de leur politique de réduction d’émission. Jusqu'à présent, les villes et collectivités locales ne disposaient que d’estimations statistiques des GES. Pour mesurer les GES en région parisienne, Astrium Services et les autres partenaires du projet vont s’appuyer à la fois sur un réseau de capteurs au sol et sur des campagnes de mesures par avion. Les mesures seront ensuite associées à un modèle atmosphérique pour réaliser des cartes d’émissions qui indiqueront précisément (avec une résolution de l’ordre du kilomètre) les principales sources et puits de carbone. Le premier démonstrateur de mesure de GES à l’échelle d’une ville a été testé par Astrium Services durant l’été 2012 à Londres. Astrium Services avait réussi à produire des cartes alimentées par quatre capteurs sol disposés autour de la ville, par des mesures aériennes et par des données satellitaires. Le savoir-faire acquis par Astrium Services lors de la mise en œuvre de cette expérience sera bien sûr réutilisé à Paris. Les villes constituent les sources d’émissions de CO2 les plus importantes**. En utilisant les données existantes et en les combinant aux donnée issues des satellites, des nouveaux capteurs sol et des moyens aériens, CarboCountCity mesurera précisément les émissions urbaines de GES, rendant plus efficaces les politiques de réduction des émissions. Astrium, spécialiste des systèmes satellitaires, possède une expertise incomparable en matière de missions satellitaires opérationnelles de recherche environnementale et climatique. Astrium avait assuré la maîtrise d’œuvre d’Envisat, le plus grand satellite de recherche environnementale d’Europe. Astrium est aussi maître d’œuvre de Cryosat-2 (surveillance des glaces), Aeolus (la première mission de mesure des vents à l’échelle mondiale) et EarthCARE (nuages, aérosols et radiations). Astrium joue également un rôle de tout premier plan dans la mission SMOS (observation de l’humidité et de la salinité des océans) et a conçu, en matière de météorologie, les satellites (Metop-A, -B et -C) et les instruments (SEVIRI pour les Meteosat Second Generation) les plus modernes. Astrium a aussi étudié MERLIN (mission LIDAR d’étude du méthane) et conduit en outre les missions d’étude MicroCarb du CNES, l’agence spatiale française, et CarbonSat, qui concoure pour être la huitième mission « Earth Explorer » du programme d’observation de la Terre de l’Agence Spatiale européenne (ESA). Le but de ces deux études est de renforcer notre connaissance des puits de carbone et d’évaluer les flux de CO2 entre les sources de carbone et ces puits. Les données collectées par ces trois systèmes devraient servir à CarboCountCity ou à d’autres programmes. Ces satellites, instruments et systèmes contribuent également, dès aujourd’hui, à la création d’un environnement durable. CarboCountCity est un projet auquel participent Aria Technologies, le Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement (LSCE, une unité de recherche commune au Commissariat à l’Energie Atomique et aux énergies alternatives (CEA), à l’Université de Versailles-Saint Quentin en Yvelines et au Centre National de Recherche Scientifique), l’Organisation néerlandaise pour la recherche scientifique appliquée (TNO) et Picarro. Au sein de l’équipe, Astrium Services jouera un rôle clé, en étant notamment chargée de définir les spécifications du service de monitoring des GES, de mettre en place un business-plan destiné à commercialiser ce dispositif de mesure des GES et de diffuser les résultats de ces mesures à la communauté internationale.