CITES : Une décision historique pour la protection des requins

Par Bernard M.
Publié le 14 mars 2013 à 22:38

La Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore menacées d'extinction (CITES) s’est terminée aujourd’hui. Le WWF salue la décision "historique" de réguler le commerce de plusieurs espèces de requins, très prisés pour leurs ailerons. Autre réussite : après des années d’immobilisme, les pays incriminés dans le commerce illégal de l’ivoire et de cornes de rhinocéros ont été mis au pied du mur. Ils doivent prendre des mesures contre ce commerce illégal ou risquer des sanctions. De belles avancées ont également pu être obtenues en matière de protection de plusieurs espèces de bois. Mais la lutte pour la survie de ces espèces est loin d’être finie. > Le commerce d’ivoire interdit en Thaïlande, grâce à la mobilisation d’1,5 million de personnes. La conférence avait bien commencé. Après la remise d’une pétition commune du WWF et d’Avaaz signée par 1,5 million de personnes, la Première ministre Thaïlandaise s’est engagée à interdire tout commerce d’ivoire sur son territoire. C’est une décision majeure, car le commerce d’ivoire thaïlandais alimente le massacre de dizaines de milliers d’éléphants en Afrique chaque année. > Pour la première fois, la question du braconnage et de la criminalité faunistique n’a jamais été autant au cœur des débats. Une procédure a été adoptée obligeant les pays incriminés dans le commerce illégal de l’ivoire à prendre des mesures. La Chine, le Kenya, la Malaisie, les Philippines, la Thaïlande, l’Ouganda et la Tanzanie doivent soumettre un plan d’action concret pour lutter contre le commerce illégal de l’ivoire sur leur territoire d’ici deux mois. Ils devront démontrer leurs progrès à la prochaine réunion CITES à l’été 2014. Des sanctions plus fortes devront aussi être adoptées contre le commerce illégal de la corne de rhinocéros. Le Vietnam, principal consommateur de corne de rhinocéros, devra soumettre un plan d’action destiné à réduire sa demande interne et à pénaliser de manière plus forte les contrevenants. Environ 700 rhinocéros d’Afrique du Sud ont été tués par les braconniers l’année dernière, et près de 150 ont perdu la vie depuis le début d’année. Plus de 30 000 éléphants disparaissent chaque année. > Les requins mieux protégés Une autre bonne surprise a marqué cette conférence : la communauté internationale a confirmé, en réunion plénière, la protection du requin océanique, de trois requins-marteaux, et du requin-taupe, ainsi que des raies mantas. Ces espèces ont été inscrites à l’annexe II de la Cites, qui permet de réguler le commerce d’une espèce pour empêcher sa surexploitation. "C'est un moment historique, où la science l'a emporté sur la politique", a déclaré Carlos Drews, Directeur du Programme Espèces au WWF. Les gouvernements ont aussi voté pour une meilleure protection du bois de rose et de l’ébène, des espèces d’arbres menacées par la déforestation, surtout à Madagascar. "Cette conférence fut une étape importante dans la lutte contre le déclin d’espèces menacées, quelles soient iconiques comme le rhinocéros et l’éléphant, ou silencieuses, comme le bois de rose. Mais cette lutte est loin d’être achevée. Il faut maintenant s’assurer que les engagements pris soient respectés. Le WWF va continuer à suivre cela de près.”, conclu Stéphane Ringuet, Chargé du Programme TRAFFIC / Grand Singes au WWF France.