Selon le communiqué des services du Premier ministre, Dominique de Villepin a proposé à Jacques Chirac, "qui l'a accepté", d'inscrire le décret à l'ordre du jour du conseil des ministres du 21 février.
En vertu des textes organisant la présidentielle, la publication de ce décret "déclenchera l'envoi aux élus des formulaires leur permettant d'accorder leur parrainage à un candidat".
Conformément aux mêmes textes, "les parrainages devront être parvenus au Conseil constitutionnel le 16 mars au plus tard", ajoute Matignon en soulignant que la "date de parution du décret de convocation des électeurs a été choisie afin de garantir aux candidats un délai effectif pour le recueil des parrainages analogue à celui des précédents scrutins présidentiels".
Les candidats auront donc trois semaines pour le recueil effectif des signatures auprès des élus habilités à donner leur parrainage (maires, parlementaires, conseillers régionaux et généraux, élus des assemblées des territoires d'outre-mer).
Le délai de trois semaines a été "calculé compte tenu des modifications législatives et réglementaires apportées en 2006 sur proposition du Conseil constitutionnel", précise Matignon.
Lors de l'élection de 2002, les maires devaient obligatoirement conserver le formulaire pendant deux semaines. Cette période de "réflexion" a été supprimée par un décret du 21 avril 2006, suivant la recommandation du Conseil constitutionnel. Désormais, les destinataires pourront adresser leur formulaire au Conseil dès qu'ils l'auront reçu et rempli.
Les parrainages pouvaient aussi en 2002 parvenir beaucoup plus tard au Conseil constitutionnel: 19 jours avant le premier tour contre 36 jours en 2007.
L'allongement de la période de recueil des signatures répond au souhait des "petits" candidats, qui s'inquiétaient du délai de deux semaines envisagé jusque-là par le Conseil constitutionnel.
Beaucoup de candidats craignent de ne pas parvenir à recueillir les 500 signatures car les élus rechignent à donner leur parrainage par crainte des répercussions locales ou du fait des pressions des grands partis. Les noms des 500 premiers parrains sont en effet rendus publics par le Conseil constitutionnel.
La plupart des candidats avait accueilli favorablement l'allongement envisagé du délai, révélé par "Le Monde" dans son édition datée de samedi 20 janvier. Jean-Marie Le Pen, qui avait écrit en novembre à Dominique de Villepin sur le sujet et dispose d'"un peu plus de 400" parrainages, selon sa fille Marine, a salué "une mesure positive".