Des camions Volvo vont tester sur le terrain la technologie diesel pour carburants alternatifs
Publié le 19 avril 2010 à 09:39
Au symposium Energitinget qui s’est tenu à Stockholm les 16 et 17 mars derniers sur les questions énergétiques, Volvo Trucks a présenté plusieurs solutions qui illustrent son avance en matière de carburants alternatifs pour poids lourds, exploités sur longues ou courtes distances. Ces solutions pourraient jouer un rôle majeur en aidant la Suède et l’Union européenne à atteindre leur objectif : réduire les émissions de dioxyde de carbone de 20 % d’ici à 2020.
Au symposium Energitinget qui s’est tenu à Stockholm les 16 et 17 mars derniers sur les questions énergétiques, Volvo Trucks a présenté plusieurs solutions qui illustrent son avance en matière de carburants alternatifs pour poids lourds, exploités sur longues ou courtes distances. Ces solutions pourraient jouer un rôle majeur en aidant la Suède et l’Union européenne à atteindre leur objectif : réduire les émissions de dioxyde de carbone de 20 % d’ici à 2020. « Nous allons bientôt débuter des essais de terrain, tant sur la technologie du méthane-diesel que sur celle du bio-DME, a révélé Lennart Pilskog, directeur des Relations Extérieures de Volvo Trucks au symposium Energitinget. Cette initiative s'inscrit dans la continuité de celle de 2007, lorsque l’entreprise a présenté des camions opérationnels pour sept carburants alternatifs différents. »
Des camions au bio-DME à l'essai à l'automne prochain
Douzième édition du nom, le symposium Energitinget 2010 a attiré quelque 2 300 visiteurs. Cinq orateurs de Volvo Trucks se sont relayés au micro pour traiter de rendement énergétique, de logistique et de développement des carburants. L’entreprise y a également abordé l’un de ses principaux centres d’intérêt en matière de carburants alternatifs : le bio-diméthyl éther (bio-DME), qui produit 95 % de CO2 de moins que le diesel. En septembre 2010 débuteront des essais de terrain sur les premiers camions Volvo FH à moteur de 13 litres. L’entreprise a également annoncé les noms des clients qui participeront à ces essais.
« Le projet vient tout juste d’être finalisé : six entreprises de transport réparties sur quatre sites feront rouler les camions tous les jours sur courtes et longues distances, indique Per Salomonsson, directeur du projet DME chez Volvo. Ces transporteurs sont DHL, Posten Logistik, Green Cargo, Bröderna Lindqvist Åkeri, J-Trans et Ragn-Sells. Les résultats de ces essais seront analysés en 2012, après quoi nous déciderons de la suite à donner. »
Du méthane-diesel bientôt dans le commerce
Volvo Trucks est aussi à la pointe du développement de la technologie du méthane-diesel – technologie des plus intéressantes, selon L. Pilskog, par ses multiples atouts : faibles émissions de CO2, haut rendement énergétique, excellente motricité et coûts d’entretien modiques.
Les essais de terrain destinés à valider cette technologie sur des moteurs à gaz débuteront sous peu, en partenariat avec huit entreprises suédoises de transport ; celles-ci utiliseront un mélange de diesel et gaz méthane (LNG) sur des camions Volvo FL et Volvo FE à moteur de 7 litres.
Méthane-diesel : une technologie adaptée aux longues distances
La prochaine étape est une nouvelle solution présentée à Energitinget : du diesel mélangé à du méthane liquide (LNG). Elle fera l’objet d’essais de terrain au Royaume-Uni et en Suède sur des camions Volvo FM à moteur de 13 litres.
« Sur un moteur diesel, l’association de gaz méthane et de diesel multiplie par deux l’autonomie, comparativement à un moteur à gaz classique à allumage par bougies. Quant au méthane liquide, il multiplie par quatre l’autonomie des camions à gaz utilisés aujourd’hui, ce qui en fait une technologie extrêmement intéressante pour les longs parcours, explique L. Pilskog. De plus, à défaut de station-service proche, le camion peut continuer de rouler uniquement au diesel. Cette technologie pourrait donc aider grandement la Suède à atteindre son objectif de réduction des émissions de CO2 de 20 % d’ici à 2020. »
« Nous avons déjà franchi de grands pas vers sa commercialisation, et nous prévoyons de débuter la vente de camions alimentés au gaz méthane et au diesel en 2011. Nous commencerons par un nombre limité, dans l’optique d’augmenter les volumes en 2012. »
Des résultats qui passent par le partenariat
« À nos yeux, l’important est d’obtenir des résultats, et c’est en collaborant avec d’autres partenaires que nous y parviendront le mieux, indique Lars Mårtensson, directeur en charge de l’environnement chez Volvo Trucks. Nous maintenons une concertation active avec les sociétés pétrolières, les distributeurs de carburants, les entreprises de transport et de logistique, les autorités et les organismes de recherche, et nous sommes ouverts à d’autres partenariats. »
Exemple concret parmi d’autres : le projet Klimatneutrala godstransporter på väg (Transport routier à bilan climatique neutre), un partenariat entre autorités, universités, constructeurs et industrie du transport. Ce réseau a été à l’origine de plusieurs projets conjoints entre les participants, notamment des essais de terrain sur les nouveaux carburants.
« Chemrec va monter une usine de production à Piteå, en Suède, en prévision des essais du bio-DME, et Preem va construire des stations-service à Stockholm, Göteborg, Jönköping et Piteå. Concernant les essais de terrain du méthane-diesel, AGA, Eon et Fordonsgas seront chargés d’installer des pompes de ravitaillement en méthane liquide. Les clients qui cherchent à réduire leurs émissions de CO2 participeront activement aux essais, et les autorités travailleront à l’élaboration d’une législation », ajoute L. Pilskog.
Faits et chiffres
• La technologie du méthane-diesel et celle du bio-DME reposent sur les motorisations diesel Volvo, une technique fiable, éprouvée et conforme aux normes antipollution les plus strictes – notamment Euro 5.
• L’alimentation au méthane-diesel utilise une petite quantité de diesel pour initier la combustion, mais le carburant principal est le méthane. Dans un premier temps, elle fera appel à du méthane fossile mais les fournisseurs de gaz prévoient de passer au biogaz, à mesure que sa production se généralisera en Suède. Si le méthane fossile réduit déjà les émissions de CO2 de 20 %, ce chiffre grimpe à 95 % avec le biogaz.
• Les camions dits bio-DME roulent au diméthyl éther, un biocarburant tiré pour ce projet de la liqueur noire – elle-même sous-produit de la production de pâte à papier – et qui abaisse les émissions de CO2 du puits à la roue de plus de 95 %.