A Paris, les livreurs de repas à domicile se préparent à une soirée mémorable
A Bordeaux et à Strasbourg, des électeurs attendaient devant les portes des bureaux avant l'ouverture, à 08h00.
"Je fais partie des indécis J'ai voté blanc, j'ai pas été satisfait de ce qu'on me proposait, on verra au deuxième tour", déclarait l’in des électeurs interrogés au sortir de l’isoloir.
Marie Carusso, 52 ans, infirmière marseillaise, a voté, mais sans enthousiasme. "Vu que mon candidat n'a aucune chance de se retrouver au deuxième tour, il va falloir encore se creuser les méninges pour savoir quel bulletin déposer dans l'urne" le 6 mai, souffle-t-elle.
En Corse, les élus locaux ont protesté dans des communiqués contre les deux attentats à l'explosif commis dans la nuit à Bastia contre la direction des Affaires maritimes et une agence du Trésor public.
Un jeune homme a été blessé et hospitalisé.
A Ajaccio, les rues étaient, à l'aube, jonchées d'éclats de verre et de débris, traces d'échauffourées la veille entre forces de l'ordre et manifestants nationalistes, qui réclamaient une "solution politique" pour l île et la libération de leurs amis emprisonnés.
A Paris, les livreurs de repas à domicile se préparent à une soirée mémorable. Le traiteur "Première étoile", dans le IVe arrondissement, a choisi de proposer trois plats inspirés des caractères prêtés aux trois "grands candidats". Le plat Ségolène, volaille au miel salée-sucrée, avec une pointe acide, est censé incarner la candidate, "douce mais potentiellement dure et ambitieuse", explique dans les colonnes de notre confrère Le Parisien Raphaël Berland, le gérant.
Dans la banlieue lyonnaise, des associations ont parcouru en autocar les cités pour inviter les nouveaux inscrits à faire usage de leur carte électorale.
A Ronchin, dans la banlieue de Lille, le centre régional de la marionnette offrait l'entrée aux adultes présentant une carte de vote tamponnée, pour la séance de 16h00.
Le directeur des cinémas de Saint-Omer et Maubeuge, Bernard Coppey, proposait la séance à 4,50 euros au lieu de 7,20 euros aux bons citoyens.
A Illkirch, dans la banlieue de Strasbourg, des chercheurs ont mené une expérience destinée à tester des modes de vote inédits.
Après avoir mis leurs bulletins dans l'urne, les votants se voyaient proposer deux démarches : attribuer à chaque candidat une note de 0 à 2 et, par ailleurs, retenir ceux des candidats qui avaient plus ou moins leurs faveurs.
Selon Sébastien Miller, chargé de mission au Centre d'analyse stratégique, organisme rattaché à Matignon, il s'agissait "d'étudier le comportement de l'électeur en laissant plus de place à l'expression de la nuance".
Un clavier, un numéro par candidat, une pression sur le numéro choisi : rien d'insurmontable, assuraient des témoins.
Dans les prisons de Toulon-La Farlède et à Draguignan, une soixantaine de détenus ont voté grâce au vote par procuration, a rapporté l'administration pénitentiaire.
Deux milliers de détenus devaient prendre part au vote au total, un record.
Dans toute la France, nombre d'électeurs, sans expliciter leur vote, se prenaient à espérer.
"J'attends un vrai changement et j'aimerais bien que l'image de la France soit portée par quelqu'un ou quelqu'une dont on peut être fier", disait un homme à la sortie d'un bureau de vote à Paris.