Fabuleux
Publié le 04 mai 2006 à 09:54
Si M. de La Fontaine était encore des nôtres, il prendrait sans doute un plaisir infini à faire usage de son immense talent au service de la démocratie.
Car l’acerbité toute relative de ses écrits, à l’époque monarchique au sein de laquelle ses fables plurent tant, réactualisée, libérée des interdits et tabous qui mettaient en péril sa propre existence, nous ravirait sans doute encore davantage.
Rêvons un peu.
Et imaginons que Jean soit parmi nous et ait été inspiré par quelques événements récents en les mettant, en parallèle, avec d’autres, tout aussi drôles sinon risibles.
La pipe et le corbeau
Du haut de son arbre perché
La tête bicéphale de l’exécutif
S’était mise en tête d’enquêter
Sur ceux qui frôlaient leurs récifs
Sans tambours ni trompettes
Sans manières ni précautions
Ils voulaient que ça pète
Compromissions et démissions
Viendraient éclaircir le chemin
De leurs ambitions de demain
Maître Corbeau est ce qu’il est
Mais pas « un pétard mouillé »
Il n’est que le bras séculier
D’un sommet qui va vaciller
Par rejet de la population
Ou alors pour trahison
Au-delà de nos mers
Il n’en était guère fier
Dix années auparavant
D’être menacé d’« empêchement »
Lui n’avait fait comme délit
Qu’un petit plaisir sans lit
D’une simple pipe tout est parti
Avec Monika Lewinski
La morale de cette histoire
Ne se trouve pas dans un couloir
Mais sans doute dans un prétoire
Ces lieux de robes noires