La commune d'Amnéville à l'index

Par Bernard M.
Publié le 22 février 2006 à 10:33

La commune d'Amnéville (Moselle), dirigée par Jean Kiffer (DVD), est épinglée mercredi par la Cour des comptes qui dénonce une gestion municipale "marquée par l'opacité et les irrégularités"

Dans un contexte "de développement des activités de loisirs, à renouveler sans cesse, et de relations d'affaires avec de nombreux partenaires, la gestion municipale n'a pas toujours été conduite de manière transparente et régulière", estime la Cour des comptes qui consacre une dizaine de pages de son rapport annuel à Amnéville.



Située au coeur de la Lorraine sidérurgique sinistrée, Amnéville (9.361 habitants) a, sous l'impulsion de son maire et grâce une qualification de station thermale acquise en 1987, fait le pari d'une reconversion de ses friches industrielles en zones dédiées au tourisme et aux loisirs.

Fleuron de ce changement de cap, le casino d'Amnéville géré par le groupe Tranchant est aujourd'hui classé au 4e rang national des établissements de jeux en termes de chiffre d'affaires, juste derrière des noms aussi prestigieux que Deauville ou Nice.



Les hauts magistrats de la Cour relèvent que pour mettre en oeuvre sa politique de développement, la ville a confié les différentes activités de loisirs (centre thermal, salle de spectacle notamment) "à des satellites communaux, associations ou société d'économie mixte (SEM)".

Cette stratégie, indiquent-ils, a induit "des effets économiquement favorables", notamment en termes de créations d'emplois, "mais semble avoir atteint ses limites".



La commune a connu à partir de 2002 "de graves tensions budgétaires, et depuis cette date l'équilibre de ses budgets n'est plus assuré. Les satellites communaux, dans le même temps, rencontrent des difficultés financières", poursuit la Cour.



"Le déséquilibre réel des budgets a par la suite été masqué par des pratiques irrégulières conduisant à réévaluer de façon factice les recettes" dénonce-t-elle.



Outre une gestion du personnel communal souffrant de "faiblesses", la Cour relève également "une gestion conflictuelle" ainsi que la multiplication des "actions contentieuses".

Plusieurs procédures judiciaires opposent ainsi depuis des années le maire Jean Kiffer au patron de casinos Georges Tranchant, la ville souhaitant créer une régie municipale pour la gestion du casino, actuellement aux mains du groupe privé.