Les épices sur la voie de la durabilité grâce à de nouvelles normes

Par Bernard M.
Publié le 04 mars 2012 à 21:07

Rainforest Alliance a annoncé le 10 février, lors du 11e Congrès Mondial sur les Épices à Pune, en Inde, sa collaboration avec le Sustainable Spices Initiative – SSI (Initiative Durable pour les Épices) afin d’interpréter les normes du Réseau d'Agriculture Durable (SAN) pour les adapter à la culture des épices. SSI est le premier programme d'importance qui s'attache au développement durable dans la production d'épices. Fondé par l'Initiative de Commerce Durable (IDH) et quatre acteurs majeurs du marché des épices hollandais, cet important programme aura pour objectif de mettre en place les normes SAN dans la production de 34 différentes épices culinaires. Ces normes aborderont les principales problématiques rencontrées dans la production d'épices comme la perte de biodiversité, l'utilisation massive de produits chimiques et de pesticides et les mauvaises conditions de travail.“Nous sommes ravis que les entreprises leaders du marché des épices reconnaissent la valeur des normes SAN pour mettre en place un développement durable dans l'industrie,” indique Chris Wille, responsable de l'agriculture durable chez Rainforest Alliance. « Grâce à notre réseau de partenaires locaux dans les principaux pays producteurs, nous allons adapter et développer les normes pour une gestion durable aux niveaux économique, social et environnemental et vérifier dans quelle mesure la production d'épices est durable.”La première phase du projet, qui se déroulera en 2012-2013, se concentrera sur sept épices : le poivre, le piment, le gingembre, le safran, la vanille, le clou de girofle et la cannelle. Les quatre pays producteurs pour cette première phase sont : le Vietnam, l'Inde, l'Indonésie et Madagascar.Rainforest Alliance espère finaliser les normes pour la culture du poivre fin 2012.Les pratiques actuelles dans la production d'épices ont un impact négatif sur l’environnement.Grâce à la mise en œuvre des normes SAN, de nombreux aspects seront abordés, notamment : la conservation des sols et de l'eau, la protection de la faune et des forêts, la planification et le suivi de l’exploitation, la gestion responsable des déchets, l'interdiction d’utiliser des pesticides dangereux et des organismes génétiquement modifiés.De plus, les normes SAN comprennent un ensemble de questions relatives à la protection des travailleurs, définies par l'Organisation Internationale du Travail, parmi lesquelles figurent : le droit de s'organiser, l’hygiène et la sécurité au travail, le droit de percevoir au moins le salaire minimum légal du pays, le droit à un logement décent (avec eau potable), l'accès aux soins médicaux pour les travailleurs et leurs familles et l'accès à l'éducation gratuite pour les enfants. Les agriculteurs travaillant avec Rainforest Alliance apprennent aussi à augmenter leur productivité et à contrôler leurs coûts, souvent en produisant des cultures de meilleure qualité qu'ils peuvent vendre à un meilleur prix.“Nous nous sommes rendu compte que les agriculteurs engagés dans le programme RainforestAlliance apprennent à cultiver de manière intelligente, en augmentant leur performance aujourd'hui et en préservant les sols fertiles et les ressources naturelles dont leurs enfants dépendront demain,” explique Eric Servat, responsable du programme cacao chez Rainforest Alliance. “Cet ambitieux projet aidera les agriculteurs dans les quatre pays producteurs à atteindre cela et Rainforest Alliance deviendra le principal acteur dans la certification d'épices. ”