Les producteurs et les chercheurs se mobilisent pour la production durable de la banane antillaise
Publié le 21 juin 2011 à 15:13
Le Plan "Banane durable", lancé officiellement en 2008 par le ministère de l'Agriculture, à l’initiative des producteurs des Antilles, a pour objectif de réduire l’usage des pesticides chimiques de 50 % supplémentaires entre 2006 et 2013 et de privilégier des pratiques culturales respectueuses de l'environnement tout en améliorant la compétitivité et les conditions sociales des acteurs de la filière. Mobilisés autour de ce plan aux côtés de l'Union des groupements de producteurs de bananes (UGPBAN) et des Groupements bananiers, l’Institut Technique Tropical (IT²), le Cemagref et le CIRAD mettent au point des solutions pour lutter contre les maladies du bananier et développer les outils de la production durable de bananes aux Antilles.
Le Plan "Banane durable", lancé officiellement en 2008 par le ministère de l'Agriculture, à l’initiative des producteurs des Antilles, a pour objectif de réduire l’usage des pesticides chimiques de 50 % supplémentaires entre 2006 et 2013 et de privilégier des pratiques culturales respectueuses de l'environnement tout en améliorant la compétitivité et les conditions sociales des acteurs de la filière. Mobilisés autour de ce plan aux côtés de l'Union des groupements de producteurs de bananes (UGPBAN) et des Groupements bananiers, l’Institut Technique Tropical (IT²), le Cemagref et le CIRAD mettent au point des solutions pour lutter contre les maladies du bananier et développer les outils de la production durable de bananes aux Antilles. L'engagement des producteurs
La filière bananière antillaise s’est résolument engagée depuis plusieurs années dans un plan de développement durable de la banane visant à lutter contre les cercosporioses du bananier, à réduire l'usage des pesticides chimiques de 50% supplémentaires entre 2006 et 2013 et à privilégier les pratiques culturales respectueuses des hommes et de l'environnement.
Cette préoccupation essentielle a déjà amené les producteurs à restreindre considérablement l’utilisation de pesticides dans leurs cultures. Le résultat est éloquent puisque, en 10 ans, ils ont réduit leur épandage de près de 70%. Les producteurs poursuivent sans relâche leurs efforts dans ce domaine.
La lutte contre les cercosporioses constitue une préoccupation importante de la filière banane et de la population antillaises, surtout depuis l’arrivée aux Antilles françaises de la cercosporiose noire qui met en danger la filière économique.
La filière Banane s'est associée aux centres de recherche en environnement et en agronomie (Cemagref, CIRAD et INRA) pour apporter des solutions concrètes à ces questions. Les différents partenaires se réunissent ce 21 juin à Neufchâteau, Capesterre en Guadeloupe, afin de présenter les dernières innovations pour une agriculture durable dans ces îles. Les scientifiques présentent les premiers résultats et les perspectives de leurs travaux en matière de lutte contre ces maladies à M. Victorin Lurel, président de la Région Guadeloupe et de M. Jacques Gillot président du conseil général, ainsi qu'à MM Roger Genet, directeur général du Cemagref, Gérard Matheron, président-directeur général du Cirad et Eric de Lucy, Président de l'UGPBAN.
OPTIBAN, pour améliorer le traitement aérien et développer des alternatives terrestres
A la demande de la Direction Générale de l’Alimentation du ministère en charge de l'agriculture et de l’UGPBAN, le Cemagref a lancé en mars 2008 une étude baptisée OptiBan.
Cette étude a pour objectif l’optimisation des traitements aériens et la recherche de traitements terrestres alternatifs, respectueux de l'environnement et de la sécurité des planteurs.
Les chercheurs ont développé une cartographie détaillée des zones des plantations et des zones protégées (bâtis, cours d'eau) qui, associée à un système GPS et un système d'asservissement (coupure de la pulvérisation automatique si pénétration dans une zone interdite), permet de ne traiter depuis les aéronefs que les zones autorisées. La traçabilité des opérations de traitement est assurée par un système d’information, Banatrace, destiné à piloter la lutte contre les cercosporioses à l’échelle du département et à faciliter les déclarations obligatoires.
Les scientifiques ont ensuite étudié les différents moyens de traitements terrestres, évalué leurs impacts et conçu un prototype d'engin terrestre innovant. Ce prototype, actuellement en cours de test, consiste en un système de mini canons de pulvérisation brevetés par le Cemagref et l’UGPBAN, montés sur un mât réglable en hauteur. Ce système est installé de façon expérimentale sur un petit porteur capable de circuler dans les rangs de bananiers et sur des pentes en théorie jusqu'à 45 %. Convaincus par ces premiers résultats, les producteurs ont décidé de développer avec l’aide du Cemagref un nouveau porteur parfaitement adapté aux conditions antillaises : fortes pentes, sols lourds, pluviométrie forte, etc.
Deux plateformes d’innovation pour développer des méthodes durables de culture
La filière banane à travers l’IT2 (Institut Technique Tropical) et le Cirad ont mis en place deux plateformes collaboratives.
-La première basée en Guadeloupe est dédiée à la création et la sélection de nouvelles variétés résistantes aux cercosporioses. La journée du mardi 21 juin permettra de faire le point sur les dernières sélections qui seront prochainement testées chez plusieurs producteurs. En effet, de nouvelles variétés de bananiers hybrides (non OGM) résistants à la cercosporiose noire, issues du programme d'amélioration génétique du Cirad, sont actuellement en cours d'évaluation et devraient, à moyen – long terme, permettre d'éviter tous traitements des feuilles de bananiers, notamment aériens.
-La seconde plateforme en Martinique s’intéresse à la compréhension des processus écologiques et à leur prise en compte dans les itinéraires techniques pour réduire l’utilisation de pesticides chimiques : plantation de plants sains issus de la culture in vitro, rotations culturales, piégeage des charançons, méthodes de lutte raisonnée, association avec des plantes de couverture, etc. Des innovations techniques et des nouvelles pratiques culturales qui ont permis de réduire de près de 50% l’utilisation de pesticides depuis 2006 et donc déjà d’atteindre l’objectif du Plan Banane Durable. Parmi les solutions en cours d’évaluation et de transfert chez les producteurs, celles concernant la mise au point des systèmes multi-espèces à base de plantes de couverture sont présentés.