Ouverture …
Publié le 07 février 2007 à 09:58
Mardi 6 février 2007, le lendemain de sa prestation télévisée avec Patrick Poivre d’Arvor sur TF1, en première partie soirée et inaugurant une série d’émissions politiques dans la perspective de la présidentielle, les commentaires allaient bon train. Satisfaction à droite, mutisme de circonstance au centre et propos agressifs et parfois haineux à gauche. Et pourtant, malgré ce paysage contrasté, Nicolas Sarkozy a assuré, en marge d'un déplacement au Creusot, qu'une victoire à la présidentielle l'obligerait à "l'ouverture". Et pour cause !
Primo, le cas le plus plausible qu’envisagent à cette date les instituts de sondage serait que M. Sarkozy affronte Madame Royal au second tour de l’élection présidentielle. Or, s’il l’emporte ce sera de peu, quelques pourcents d’écart, et la vision pragmatique du ministre de l’Intérieur mais surtout sa volonté de cohésion nationale le feront s’ouvrir naturellement à d’autres familles politiques que la seule UMP car celle-ci ne représentera, au 1er tour, qu’à peine un tiers des voix.
Secundo, le cas le moins souhaitable qui ferait que M. Sarkozy ait à affronter M. Le Pen au second tour de l’élection présidentielle lui offrirait, comme à Jacques Chirac en 2002, une élection de maréchal sans que pour autant cette suprématie ait une quelconque légitimité démocratique et – contrairement à ce qu’a fait l’actuel hôte de l’Elysée – il y a de fortes chances que M. Sarkozy cherche alors à ce que les forces républicaines et démocratiques soient correctement et équitablement représentées.
Tertio, le cas le moins probable mais qu’il ne faut aucunement écarter serait que M. Sarkozy se retrouve face à M. Bayrou au second tour du même scrutin. Or, contrairement aux apparences, ce second tour ne serait nullement un second tour à droite mais un choix de société à faire entre deux conceptions qu’il serait dangereux d’opposer. Là encore, la logique, le bon sens et l’attachement surtout du candidat à la démocratie républicaine feraient que des perches soient tendues dans les familles politiques républicaines qui accepteraient d’appliquer le programme s’appuyant lui-même sur des valeurs qu’il aura défendues. L’ouverture n’en serait dans ce cas finalement que plus large !
Souhaitant s’adresser au Françaises et aux Français avant de s’adresser aux électrices et aux électeurs, le président de l’UMP a l’ambition de rassembler. Pour gouverner. Pour que tout soit possible … comme l’indique son slogan de campagne.
S’il a sans aucun doute essuyé les plâtres lundi soir lors du « reality show » organisé par TF1, le candidat ministre n’a pu jouer la comédie ni se dissimuler derrière un masque durant ces deux heures intenses.
Il a d’ailleurs, dès le lendemain, tenu à le confirmer et le réaffirmer : « Mon cahier des charges, c'était d'être moi-même. On ne peut pas jouer un rôle pendant deux heures ». Oui, lundi soir dernier, c’était Nicolas Sarkozy qui répondait au panel de la Sofres, ces cent personnes « triées sur le volet », personne d’autre. Ce n’était ni le président de l’UMP, ni celui du Conseil général des Hauts-de-Seine, ni le ministre en poste. C’était un homme. Seul. Mis à nu devant un parterre qui était loin de lui être acquis.