Plan de relance culturelle internationale pour la France
Publié le 16 mai 2006 à 10:08
Paris a présenté lundi un plan de relance de son action culturelle internationale, prévoyant des partenariats entre l'Etat et le secteur privé, la construction de nouveaux lycées français à l'étranger et une promotion accrue pour attirer les étudiants en France
Ce plan couvre plusieurs grands domaines : le rayonnement culturel, la promotion de la langue française, l'enseignement et le développement, a indiqué le ministre des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy.
Des partenariats public-privé doivent notamment servir à développer le réseau des lycées français à l'étranger, pépinières de futures élites francophones.
M. Douste-Blazy a annoncé une première vague de nouvelles constructions à Munich, Londres, Tokyo et au Caire. D'autres projets concernent Abou Dhabi, Amman ou encore Brasilia.
Le ministre a également souhaité donner davantage de "visibilité" aux efforts culturels français. "Nous disposons d'outils incomparables d'influence et de rayonnement", mais "les retombées de notre action n'apparaissent pas toujours clairement", a-t-il souligné.
"Ce qui manque à notre politique culturelle à l'étranger, c'est un label, une signature, une marque de fabrique", a-t-il ajouté en présentant cette réforme, parrainée par l'actrice Fanny Ardant.
En matière d'action culturelle et artistique, le plan prévoit la création d'une agence internationale, CulturesFrance, fédérant les moyens du ministère des Affaires étrangères et de celui de la Culture.
Cet organisme, doté d'un budget consolidé de 30 millions d'euros, doit devenir "un acteur incontournable du rayonnement culturel de la France à l'international".
CulturesFrance sera chargée de donner un souffle nouveau aux activités de deux organismes qui fusionnent pour lui donner naissance: l'Association française d'action artistique (AFAA) créée en 1922, et l'Association pour la diffusion de la pensée française (ADPF) née en 1946.
Le projet prévoit aussi la création d'un organisme, Campus France, chargé de promouvoir les études supérieures en France, qui serait un "guichet unique" pour les étudiants étrangers souvent confrontés à un maquis administratif.
Cette action vise à accroître l'attractivité des établissements supérieurs français, en particulier dans les pays en croissance rapide (Chine, Inde...), et réagir face à l'engouement pour les universités américaines.
Une convention entre le ministère des Affaires étrangères et le groupe industriel Thalès a été signée à l'occasion de cette présentation, destinée à mettre en place un programme de bourses pour des étudiants étrangers en partenariat avec deux grandes écoles de commerce (HEC et Essec) et le groupement des écoles d'ingénieurs de Paris.
Un "plan de relance du français mobilisera 50 millions d'euros en 2006-2007", a assuré M. Douste-Blazy. Il passera notamment par la formation de quelque 10.000 enseignants de français dans les pays du Maghreb et de 10.000 autres ailleurs dans le monde.
Ces initiatives en faveur du développement de la francophonie visent à "passer d'une logique de citadelle assiégée à une logique de proposition", a assuré le chef de la diplomatie française.
Paris souhaite en outre élargir le partenariat entre secteur public et entreprises privées pour l'aide au développement, afin de "renforcer la visibilité de la +Maison France+ dans le domaine de la solidarité internationale".
Le plan comprend notamment une "Alliance pour le développement" associant le ministère des Affaires étrangères et l'Agence française de développement (AFD) aux groupes Sanofi Aventis (pharmacie) et Véolia environnement (eau, assainissement) pour mener des actions de solidarité à l'étranger.