Strauss-Kahn renvoie Bayrou dans ses cordes

Par Bernard M.
Publié le 09 mars 2007 à 12:12

Le socialiste Dominique Strauss-Kahn exclut de devenir le Premier ministre de François Bayrou, en estimant que "l'union nationale telle que la propose (le candidat UDF) ferait avant tout l'affaire des extrêmes"

"Cette question ne se posera pas. Je suis un homme de gauche et l’union nationale, telle que la propose François Bayrou, ferait avant tout l’affaire des extrêmes", affirme l'ancien ministre socialiste dans un entretien au Monde daté de samedi. Il ajoute que "la France a besoin d’une majorité de gauche".

Dominique Strauss-Kahn épingle "le flou du projet" de François Bayrou, mais il reconnaît à cet "homme de droite" d'avoir "donné des signes de rupture par rapport à Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy".



A plusieurs reprises, François Bayrou, candidat UDF à la présidentielle, a indiqué qu'il pourrait choisir un Premier ministre de gauche s'il accédait à l'Elysée, exprimant notamment son estime pour DSK.

Pour autant, selon le député socialiste du Val d'Oise, "ces signes de rupture" n'en font pas "une solution pour la France".



"En mettant sur le même plan le PS et l’UMP, il est injuste sur le passé et inopérant pour l’avenir". En outre, "il ne peut, ni ne veut rassembler l’ensemble de la gauche, or c’est nécessaire pour battre Nicolas Sarkozy", fait-il valoir.



Selon lui, "Ségolène Royal, parce qu’elle n’est pas centriste mais occupe une position centrale, est la mieux placée pour rassembler" et "François Bayrou devra finir par se déterminer".

Il a "encouragé" le président de l'UDF à aller "jusqu’au bout de sa logique" et à "se prononcer contre l’alliance avec Nicolas Sarkozy au second tour". "Cela fera une belle majorité pour battre Sarkozy et pour changer la France", a-t-il dit.



"La ligne de François Bayrou n’est pas une solution, c’est une illusion. Sa progression dans les sondages est la manifestation la plus repérable de l’exaspération des Français devant l’absence de vrais débats sur leurs vrais problèmes", a aussi analysé l'ancien challenger de Ségolène Royal dans la primaire socialiste.



Il faut "montrer que la gauche que Ségolène Royal veut incarner, et moi aussi, offre un nouveau visage. J’ai plaidé pour une gauche sociale-démocrate. Je pense toujours que la solution est là", a-t-il dit.