"Aujourd'hui j'ai signé le décret sur une interruption avant terme des pouvoirs du Parlement", a déclaré M. Iouchtchenko dans une allocution télévisée.
"Ce n'est pas seulement mon droit, c'est aussi mon devoir", a-t-il ajouté assurant que sa décision n'entraînerait "pas de troubles et de confrontations".
Par le même décret, M. Iouchtchenko a fixé au 27 mai la date des prochaines élections législatives, en promettant qu'elles seraient "libres" et conformes aux standards démocratiques.
Les parlementaires de la majorité pro-russes, réunis en session extraordinaire dans la soirée, ont pour leur part adopté une résolution par 256 voix sur 450 disant que cette décision n'avait "aucun fondement légal".
Le Premier ministre ukrainien Viktor Ianoukovitch (pro-russe), a appelé Iouchtchenko à annuler son décret sur la dissolution du Parlement et à se mettre à la table de négociations, lors d'une réunion d'urgence de son cabinet, dans la nuit de lundi à mardi.
"Le président a une possibilité de prendre des mesures visant à ne pas permettre une déstabilisation de l'Ukraine.
Premièrement, il peut ne pas publier ce décret et il n'entrera pas en vigueur", a estimé M. Ianoukovitch, dont le discours a été transmis en direct à la télévision.
Mais la dissolution entrera en vigueur dès sa publication au Journal officiel, a expliqué un juriste membre de la commission électorale centrale, Andreï Maguera.
Si la Cour constitutionnelle est saisie, le Parlement "reste dissous pendant qu'elle examine la question", a précisé un autre juriste, Iouri Zabiaka, de la société Gramatski et partenaires.
Lundi, plusieurs milliers de sympathisants du gouvernement pro-russe ont manifesté contre la dissolution, brandissant le drapeau national bleu et jaune ainsi que l'étendard rose du parti socialiste qui fait partie de la coalition.
Ce camp est financé par le Parti des régions du Premier ministre Viktor Ianoukovitch qui accorde "des frais de mission" aux volontaires, a précisé le responsable de presse du village, Olexandre Romassiouk.