215 productions étrangères et 200 millions d'euros de retombées économiques
Publié le 25 décembre 2005 à 14:58
La France a visiblement séduit cette année les réalisateurs d'autres contrées: 215 productions étrangères représentant 240 semaines de tournage ont été référencées en 2005 dans l'Hexagone, générant 200 millions d'euros de retombées économiques, selon une évaluation de Film France qui a diffusé vendredi le premier bilan sur le sujet
Si l'on s'en tient au nombre de productions par genre, les documentaires télévisés pointent en tête (32%), avec beaucoup de sujets autour des thématiques voyage-tourisme-gastronomie souvent destinés à des chaînes britanniques et américaines. Suivent la publicité (26%), la fiction TV (14%), les films longs métrages (11%) et les programmes télévisés "de flux" (émissions de plateaux, journaux d'actualité; 10%).
En durée de tournage, le classement est quelque peu différent. Le documentaire télévisé partage la première position à égalité avec les longs métrages, ces genres représentant chacun 26% des 240 jours de tournage, devant la publicité (18%), la fiction TV (13%) et les programmes de flux (10%). Toujours en nombre de jours, les plus gros clients ont été les Américains (34%), suivis des Britanniques (20%), des Allemands (9%), des Japonais (7%) et des Belges (6%).
A titre de comparaison, les productions françaises cinéma/TV ont représenté en 2004 2.000 semaines de tournage dans l'Hexagone et 580 semaines à l'étranger, selon Patrick Lamassoure, délégué général de Film France, joint vendredi par l'Associated Press.
Parmi les réalisateurs qui ont fait de la France leur terrain de jeu, on compte depuis début 2005 plusieurs metteurs en scène de renom dont les productions ont été produites ou pré-achetées par des studios.
Ainsi, le "Marie-Antoinette" (Sony), de Sofia Coppola, "Da Vinci Code" (Universal) de Ron Howard, tiré du best-seller de Dan Brown, "A Good Year" (Fox) de Ridley Scott, entièrement tourné dans le Vaucluse, "Munich" (DreamWorks) de Steven Spielberg, réalisé en région Centre et à Paris et "The Devil Wears Prada" (Fox) de David Frankel.
Film France estime les retombées économiques de l'ensemble de ces productions à 200 millions d'euros, une somme résultant pour 80% des longs métrages américains et des films publicitaires. Ce chiffre agrège les retombées directes (sommes directement payées par les productions) et induites (dépenses des personnels, des prestataires étrangers, etc.).
Au vu des différents paramètres, "2005 semble être une année particulièrement forte" pour l'accueil des productions étrangères, observe Patrick Lamassoure.
D'après lui, la France a trois atouts maîtres dans sa manche : "un décor du patrimoine architectural" bien entretenu et varié, les "services" des commissions du film au niveau local et un "niveau de compétences des équipes techniques parmi les meilleurs du monde".
Mais deux gros points noirs jettent une ombre au tableau: les prix qui rendent la France moins compétitive que d'autres pays. L'Allemagne et l'Angleterre offrent par exemple des systèmes d'abattements fiscaux aux étrangers tournant chez eux, note M. Lamassoure. Sans compter "la complexité du droit du travail pour les horaires. Les 35 heures sont très compliquées à appréhender", dit-il alors qu'en général, il faut compter sur un plateau "60 à 70 heures quand il n'y a pas de débordement".
Nous sommes convaincus qu'avec un système plus incitatif, on pourrait avoir probablement le double ou le triple de productions étrangères, souligne Patrick Lamassoure, en expliquant que Film France en est "au tout début d'une phase de sensibilisation des pouvoirs publics sur ces aspects".
Film France est une association créée en 1995 et soutenue par le CNC (Centre national de la cinématographie). Sa mission: promouvoir la France comme un lieu de tournage et de post-production.