Benazir Bhutto, elle, avait accusé par le passé le Président Musharraf de lui refuser une protection adéquate dans les mois précédant sa mort. Si quelque chose m'arrive au Pakistan, «j'en rendrai Musharraf responsable» avait-elle écrit dans un message électronique adressé à son porte-parole américain Mark Siegel et révélé par la chaine CNN.
«Ses hommes de main me font me sentir en danger» avait-elle indiqué, détaillant les mesures de sécurité qu'elle avait demandé et qui ne lui avaient pas été accordées par le président pakistanais.
La tension restait vive ce matin. Quelque 4.000 partisans de Benazir Bhutto ont manifesté dans le nord-ouest du Pakistan et ont mis à sac les bureaux d'un parti politique proche du pouvoir. A Karachi, la police a annoncé que la foule avait pillé trois banques avant de les incendier Les troupes paramilitaires ont reçu l'ordre de tirer à vue.
Hier, à l'annonce de l'attentat condamné dans le monde entier, des émeutes avaient déjà éclaté dans plusieurs villes pakistanaises faisant au moins dix morts et des dizaines de blessés, selon le ministère de l'Intérieur.
Et c'est sous haute surveillance que se dérouleront cet après-midi les funérailles de l'ex-premier ministre. La dépouille de l'ex-dirigeante est arrivée vendredi à l'aube dans la province méridionale du Sindh.
Le président Musharraf a décrété trois jours de deuil national.