Bayrou appelle à un 'rassemblement' pour la VIème République
Publié le 13 avril 2006 à 13:29
François Bayrou, président de l'UDF, a appelé mercredi à un "rassemblement" de tous ceux, "de gauche, du centre ou de droite", qui veulent passer à la VIème République, lors d'un colloque organisé par son parti sur la réforme de l'Etat
"Nous venons de vivre deux mois de désordre et de chaos des principes qui fondent une démocratie, où tous les piliers de la République ont été ébranlés les uns après les autres", a déclaré M. Bayrou, après s'être livré à une critique en règle de la gestion de la crise du CPE par Jacques Chirac et le gouvernement.
Cette crise a pour lui montré le besoin de passer à "la VIème République, de nouvelles institutions, une nouvelle Constitution".
Mais cela ne pourra se faire "que sur des bases plus larges que la simple approche d'une formation politique", a-t-il estimé. "C'est pourquoi j'appelle à un rassemblement pour changer la République".
"Que tous ceux qui souhaitent, de gauche, du centre ou de droite, permettre la VIème République dont la France a besoin, discutent entre eux (...), au-delà des frontières partisanes, car ceci mérite une mobilisation nationale", a-t-il proposé.
Dans cette VIème République, ce serait le président de la République, élu au suffrage universel, et non plus le Premier ministre qui serait chargé de "déterminer et conduire la politique de la Nation", et une part de proportionnelle (50%) serait introduite aux élections législatives, a-t-il dit, reprenant les propositions qu'il avait faites lors d'un colloque le 16 décembre.
Pour éviter le "passage en force", le 49.3 serait supprimé, a ajouté M. Bayrou, estimant qu'en matière de réformes, "le pays est parfaitement prêt à accepter les changements nécessaires, à condition qu'on prenne la peine de rechercher son adhésion".
Après la présidentielle, cette nouvelle Constitution serait soumise à l'avis des Français, "sûrement par référendum", a indiqué devant la presse le probable candidat centriste en 2007.
Critiquant la formation de la haute fonction publique, M. Bayrou a par ailleurs estimé qu'il fallait "non pas supprimer l'ENA, mais changer totalement sa nature", pour en faire "une école de formation aux situations de responsabilités, à condition que son recrutement soit le plus diversifié possible".