Une incontestable percée dans les enquêtes d'opinion
Dans ces quatre enquêtes, M. Bayrou devance le président du Front national.
Sofres, CSA et IPSOS placent cependant M. Le Pen devant M. Bayrou.
Il n'en reste pas moins que le président de l'UDF progresse constamment, à moins de trois mois du premier tour. "C'est la vraie surprise" de janvier, selon François Miquet-Marty (LH2).
Selon lui, M. Bayrou "fédère des publics assez larges et variés". Il séduit par sa critique des puissances médiatiques, du "duopole" Sarkozy-Royal et de la "lassitude" qu'il pourrait engendrer, et également par son "discours sur le tiers-Etat" de "promotion des faibles contre les puissants".
« Il va décevoir à gauche si elles sont jugées trop libérales et à droite si elles sont trop sociales »
Et surtout, "la logique du vote utile est très très forte" et "la mémoire de 2002 peut-être un handicap" pour lui: "50% des électeurs de gauche n'ayant pas voté Jospin au premier tour déclarent regretter leur vote de 2002".
Jérôme Fourquet de l'IFOP relève également que l'électorat Bayrou est "assez composite": anciens électeurs de Jean-Pierre Chevènement, déçus du "ségolisme", électeurs UDF ne votant pas "utile" (pour Sarkozy) et "centre droit ne se reconnaissant pas dans les positions jugées trop droitières" du ministre de l'Intérieur.
Cela dit, "si l'écart se creuse avec Jean-Marie Le Pen", dissipant la menace d'un nouveau 21 avril, "cela peut libérer un espace pour François Bayrou".
François Bayrou bénéficie du soutien d "orphelins de la deuxième gauche", comme l'historien Jean-Pierre Rioux, ou de sociaux-démocrates, comme l'ancien président du Crédit Lyonnais Jean Peyrelevade.
Le problème est qu'en France le centre a toujours du mal à concrétiser les espoirs placés en lui.
Le scrutin majoritaire oblige souvent à choisir entre gauche et droite.
Ainsi deux élus UDF (un député, une sénatrice), suivis par l'ancien PDG d'Air France Christian Blanc, député des Yvelines (apparenté UDF), ont annoncé leur ralliement à Sarkozy.
A mesure que les législatives approchent, il est possible que d'autres députés UDF en fassent autant, comme le député André Santini (Hauts de Seine).