Conclusions de la 4ème Rencontre Internationale du Réseau Océan Mondial

Par Bernard M.
Publié le 22 juin 2010 à 09:37

La Journée Mondiale de l’Océan célébrée chaque année le 8 juin, la campagne européenne pour la consommation responsable des produits de la mer « Mr Goodfish » lancée en 2010, les Parlements des jeunes pour l’Océan… Voici, pour les plus médiatiques d’entre elles, les principales actions de sensibilisation
nées de cette Rencontre Internationale du Réseau Océan Mondial qui réunit tous les 4 ans les associations éducatives, aquariums, centres de sciences, musées d’histoire naturelle, zoos et ONG membres et partenaires du Réseau.

La Journée Mondiale de l’Océan célébrée chaque année le 8 juin, la campagne européenne pour la consommation responsable des produits de la mer « Mr Goodfish » lancée en 2010, les Parlements des jeunes pour l’Océan… Voici, pour les plus médiatiques d’entre elles, les principales actions de sensibilisation

nées de cette Rencontre Internationale du Réseau Océan Mondial qui réunit tous les 4 ans les associations éducatives, aquariums, centres de sciences, musées d’histoire naturelle, zoos et ONG membres et partenaires du Réseau. Cette année, pour la 4ème édition, 140 participants de 40 pays issus de tous les continents se sont rassemblés du 9 au 12 mai au Centre National de la Mer NAUSICAA à Boulogne-sur-Mer.

Objectif premier : Définir les moyens de démultiplier à l’échelle mondiale l’impact des nombreuses initiatives positives, campagnes de sensibilisation et actions de sauvegarde des milieux marins menées à l’échelle locale par chacun des membres du Réseau, pour toucher une audience estimée annuellement à

300 millions d’individus.

Pour les gestionnaires de sites et éducateurs, la 4ème Rencontre a vu la première édition de l’Académie de l’Océan Mondial. Le Réseau Océan Mondial s’est affirmé comme l’organisation la plus importante au monde pour la sensibilisation du public et l’éducation relatifs au domaine de l’Océan.



La première édition de l’Académie de l’Océan Mondial pose la question de la

gouvernance internationale de l’Océan et de l’impact économique positif de sa

préservation

En avant-première de la 4ème Rencontre Internationale, la première Académie de l’Océan

Mondial : un lieu d’échanges dédiés aux responsables d’aquariums, de musées, ou

d’ONG et aux relais d’éducation et d’information.

Jeudi 03 juin 2010

L’ambition de l’Académie de l’Océan Mondial est d’apporter à ces acteurs une vision

globale sur les grands enjeux liés à l’Océan et une information de qualité en prise directe

avec les grands sujets d’actualités de l’Océan : climat, biodiversité marine, exploration

des grands fonds, nouvelles approches et surtout gouvernance. 65 % du domaine

océanique se trouve hors des juridictions nationales.

Une réalité qui pose entre autre la question de la régulation de l’exploitation des fonds

marins des eaux internationales, qu’aucun dispositif juridique efficace ne protège à ce

jour, mais également la sécurité, l’énergie... Des espaces dévastés en toute impunité

par des navires de pêches toujours plus performants, des zones riches en nouvelles

ressources minérales à la merci des exploitants…

Les solutions avancées par les participants s’orientent ainsi vers :

- des conventions entre Etats fixant des standards de protection,

- la création d’aires marines protégées au sein des eaux internationales placées

sous une autorité liée à une organisation supranationale comme l’ONU ou l’autorité

internationale des fonds marins,

- Une organisation de contrôle et verbalisation.

La dimension économique de la préservation des océans a également été évoquée

par les participants : selon une étude menée par l’Université de Wageningen aux

Pays-Bas, les bénéfices économiques de la mise en place de zones protégées sont 6 à

100 fois supérieurs aux coûts engendrés par leur restauration. Les décideurs politiques

et institutionnels ignorent trop souvent les services écologiques rendus par l’Océan :

qualité de l’air, protection des littoraux par les barrières de corail ou les mangroves,

pêche côtière, …

Aussi les membres de l’Académie veulent-ils intensifier leurs efforts pour sensibiliser ces

décideurs, à l’instar de l’Antenne Afrique de l’Ouest du Réseau qui compte parmi ses

membres un réseau de parlementaires pour l’environnement.

Les membres du Réseau Océan Mondial envisagent d’ores et déjà l’organisation de la

seconde édition de l’Académie de l’Océan Mondial, probablement en Corée du Sud, à

l’occasion de l’Exposition internationale 2012 de Yeosu consacrée au thème « Pour des

côtes et des océans vivants ».

Les ateliers de la 4ème Rencontre Internationale : Eduquer sans culpabiliser et

intensifier les échanges

Eduquer sans culpabiliser : multiplier les initiatives « positives »

La 4ème Rencontre Internationale du Réseau Océan Mondial a été l’occasion pour 140

participants, issus des quatre coins du monde, de partager leurs initiatives exemplaires

en matière d’éducation et de protection de la ressource marine. Parlements des Jeunes

organisés sur les cinq continents par les Antennes Régionales du Réseau, campagne

européenne sur la consommation responsable des produits de la mer, actions éducatives

sur la préservation des récifs coralliens ou la protection des tortues de mer, vastes

opérations de nettoyage des plages, accompagnement des populations littorales pour

une exploitation durable des ressources côtières et marines, célébrations locales de la

Journée Mondiale de l’Océan... les structures membres du Réseau Océan Mondial mettent

en oeuvre au quotidien des actions de sensibilisation pour éduquer sans culpabiliser, les

publics jeunes et adultes à la protection de l’environnement marin.

Des actions très diverses à la ligne de conduite commune : éduquer sans culpabiliser.

« Arrêtons le catastrophisme. Notre message doit être constructif. Sinon, si tout est

fichu, pourquoi agir ? » souligne Philippe VALLETTE, co-président du Réseau Océan

Mondial, en écho aux réflexions des participants aux ateliers.

Vers un déploiement mondial de la Campagne Mr Goodfish

La campagne Mr Goodfish sur la consommation responsable des produits de la

mer est une des actions les plus emblématiques de cette ligne de conduite que

souhaitent développer les membres. Initiée par le Réseau Océan Mondial, cette

campagne porte un message simple et positif : bien choisir son poisson est un

moyen de contribuer à la préservation des ressources marines.

Trois structures membres - le Centre National de la Mer NAUSICAA en

France, l’Aquarium Finisterrae en Espagne, l’Acquario di Genova en Italie

– ont lancé cette campagne en Europe en mars 2010. Une opération qui s’est

traduite par la création d’un label permettant aux consommateurs de repérer,

chez le poissonnier ou le restaurateur, les variétés de poissons qu’il est préférable

de choisir en fonction de son lieu d’habitation, de la saison et surtout de l’état

des stocks marins, et le lancement d’un site Internet recensant les produits à

consommer en fonction de la zone de débarquement du poisson et de la saison.

A la clé : un public de 2 millions de personnes par an, grand public et

professionnels, potentiellement sensibilisé à cette problématique

d’actualité. 2 millions aujourd’hui… et sans doute 300 millions demain :

la 4ème Rencontre du Réseau Océan Mondial a inscrit le développement de

cette campagne sur tous les continents parmi les actions prioritaires de

ces trois prochaines années.

Du local au mondial : Intensifier la mise en commun des ressources et des

initiatives

En Polynésie, le Dr Cécile GASPAR, fondatrice de la clinique des tortues et de l’association

Te Mana o te Moana (L’esprit de l’Océan), développe un projet pédagogique autour de

la biodiversité marine. Grâce au Réseau Océan Mondial, elle prend connaissance du

programme « Récifs coralliens : un présent pour le futur » développé par l’association

fondée par Jean-Michel Cousteau « Ocean Futures ». Un projet pédagogique

particulièrement riche en ressources documentaires : vidéo, bande-dessinée de 64 pages

et livret d’accompagnement dédié aux enseignants. Avec l’autorisation de l’association,

Te Mana o Te Moana a simplement adapté aux références culturelles locales cette mallette

pédagogique qui est diffusée depuis 2007 auprès des élèves de CM2 des écoles publiques

et privées de Polynésie Française, soit 4500 élèves par an. Un exemple évocateur de

la richesse des partenaires du Réseau en ressources pédagogiques et de l’intérêt d’une

réutilisation de ces supports éducatifs développés par chacun des membres du Réseau,

permettant une économie considérable de temps et de moyens.

Au Sénégal l’esprit des initiatives éducatives menées par l’association Carem reste le

même : pour lutter contre la disparition de la mangrove, écosystème indispensable à la

reproduction des poissons, l’association travaille avec la population locale pour replanter

des palétuviers. Une initiative à présent également mise en oeuvre en Asie du Sud-Est,

grâce aux communications établies au travers du Réseau.

A la lumière de ces deux exemples, on comprend mieux pourquoi les participants ont

pris l’engagement de plus systématiquement faire l’inventaire des actions positives

de développement durable relatif à l’Océan, chacun dans leurs régions et à le faire

connaître.



La 4’ Rencontre du Réseau Océan Mondial a permis aux participants de prendre connaissance

des initiatives remarquables menées dans chacun des grandes régions mondiales par chacun

des membres. Cette prise de conscience de la diversité et de la qualité de ces actions positives

a amené le Réseau à inscrire parmi les actions prioritaires des trois années à venir, la création

d’une plateforme d’échanges et de ressources permettant la mise en commun au

quotidien de ces matériaux en matière :

- d’éducation et de sensibilisation,

- de recherches scientifiques

- de gestion durable de la ressource marine.

Dans cette multitude d’actions de sensibilisation et de communication, la visibilité du Réseau

Océan Mondial est posée. Aussi les participants se sont-ils entendus sur une utilisation

systématique du logo du Réseau Océan Mondial sur leurs documents de communication et de

sensibilisation. « Le Réseau Océan Mondial est un gage de crédibilité et de légitimité de notre

action, a souligné le Dr Cécile GASPAR, fondatrice de l’association Te Mana o te Moana ».

L’organisation d’un Parlement international des jeunes

Le Réseau Océan Mondial est à l’initiative des Parlements des Jeunes, des rassemblements

organisés par les antennes régionales au cours desquels des jeunes de 18 à 25 ans, engagés ou

non dans une association de protection de l’environnement, échangent autour des enjeux de la

protection de l’environnement marin. À l’issue de chacun des Parlements des Jeunes organisés

à l’échelle des grandes régions du monde, une véritable dynamique de Réseau s’est mise en

place entre les participants : échanges soutenus via les réseaux sociaux, création d’associations,

développement d’initiatives locales reprises par les uns et les autres. Les Parlements des Jeunes

ont prouvé leur capacité à faire des jeunes générations des ambassadeurs de la cause des

océans dans leur pays. Un public particulièrement sensible aux problèmes environnementaux

avec lequel le Réseau Océan Mondial doit intensifier ses relations. C’est pourquoi les participants

ont inscrit l’organisation d’un Parlement international et le développement des échanges entre

jeunes, entre jeunes et experts et entre jeunes et éducateurs parmi les actions prioritaires.