Corinne Lepage dénonce la décision de la Commission Européenne de donner 400 millions d’€ supplémentaires à ITER au détriment des fonds à destination de la protection de l'environnement

Par Bernard M.
Publié le 29 juillet 2010 à 16:28

Le conseil extraordinaire d'ITER se réunit à Cadarache ce mardi et ce mercredi pour entériner un nouveau budget, avalisant des dérives pécuniaires, 35 ans avant son entrée en action. A Cadarache, les travaux n’ont pas encore commencé, et pourtant le budget a déjà triplé par rapport à 2001. La contribution d’Euratom de 2,7 Mds d’€ en 2001 se transforme à 5,9 Mds d’€ en 2010. Selon la clé de répartition, la France va débourser 1,3 Mds d’€ (pour le moment).

Le conseil extraordinaire d'ITER se réunit à Cadarache ce mardi et ce mercredi pour entériner un nouveau budget, avalisant des dérives pécuniaires, 35 ans avant son entrée en action. A Cadarache, les travaux n’ont pas encore commencé, et pourtant le budget a déjà triplé par rapport à 2001. La contribution d’Euratom de 2,7 Mds d’€ en 2001 se transforme à 5,9 Mds d’€ en 2010. Selon la clé de répartition, la France va débourser 1,3 Mds d’€ (pour le moment). Plusieurs partenaires du projet, notamment les Etats-Unis et l’Inde, se sont d’ailleurs prononcés dans leur souhait de ne plus mettre d’argent dans ce projet.



La commission Européenne a proposé de transférer 400 millions d’€ des fonds de la « catégorie 2 » conservation et gestion des ressources naturelles à la « catégorie 1 » compétitivité pour la croissance et l’emploi.



Pour Corinne Lepage, il est inconcevable que lorsqu’un projet connait une dérive budgétaire de 300%, on ne se pose même pas la question de pouvoir le remettre en cause, « ITER est une sorte de Superphénix mondial en puissance ». De plus, selon elle « il est invraisemblable de faire l’année de la biodiversité, de tenir des discours sur la préservation de l’environnement, et de couper les budgets pour financer la recherche sur le nucléaire ».



Quant à la France, on remarque un nouveau choix énergétique en faveur du nucléaire quand dans le même temps, les crédits d’impôts développement durable sur les énergies renouvelables et le prix de rachat des énergies renouvelables baissent.



Corinne Lepage espère toutefois que le Président de la République tiendra son engagement pris deux jours après les élections européennes : "Là où on dépense un euro pour le nucléaire, on dépensera un euro pour les énergies propres", ou encore "Nous allons prendre dans les énergies renouvelables un virage aussi important que le général de Gaulle pour le nucléaire dans les années 1960. Ce n'est pas l'un ou l'autre. C'est l'un et l'autre".