Derniers sondages : Caen et Colmar à la loupe, deux situations atypiques

Une presque inévitable alternance à Caen et un quasi statu quo à Colmar ; autres lieux, autres mœurs !

C'est en Normandie, à Caen, malgré les tentatives infructueuses de Louis Mexandeau, que cette ville  pourrait bien, cette fois-ci, basculer à gauche. Brigitte Le Brethon, sortant qui pâtit d'un fort taux de mauvaises opinions, aura bien du mal à endiguer l'irrésistible ascension de la liste conduite par une personnalité aussi connue que populaire, Philippe Duron, créditée de 46% des intentions de vote dès le premier tour et pour l'emporter nettement au second.   Là-bas, où François Bayrou recueillait 22% des voix l'an passé, le Modem ne pèse rien, ou presque …   A l'inverse, Colmar connaît du fait même de l'emprise de la droite (Nicolas Sarkozy y a réalisé un score de 61% au second tour des présidentielles) – une offre électorale dispersée et donc par trop complexe pour le prochain scrutin municipal.   On notera d'abord que la gauche ne connaît pas, dans ce recoin de l'Alsace, le moindre rebond : la liste socialiste peut simplement nourrir l'ambition de franchir la barre fatidique des 10%, la liste écologiste recueillerait, elle, que 7% des intentions de vote sans que les reports ne se fassent naturellement, comme ce fut le cas auparavant.   En outre, c'est en raison de la présence de quatre autres listes que celle sortante, dont une du Modem, que le maire sortant, Gilbert Meyer, serait ainsi privé d'une victoire au premier tour, performance qu'il avait déjà réussie en 2001 avec un « petit » 51% des suffrages exprimés.
En Alsace, rien n'est jamais simple : car s'il arrive très nettement en tête avec 38% des intentions de vote, la liste conduite par Roland Wagner (créditée de 22%) et celle menée par Brigitte Klinkert (créditée quant à elle de 12%) pourraient, toutes deux, se maintenir. Et la situation devient difficile à analyser et donc les résultats à appréhender si l'on considère que les reports de voix de ces deux dernières listes, dans les différentes hypothèses testées par le baromètre BVA pour Orange et notre confrère L'Alsace, nous laissent sous l'emprise du doute …   Car même si, pour l'heure, on note une nette avance du maire sortant dans les intentions de vote de second tour, il serait hasardeux de préjuger d'éventuelles surprises ; car la situation est très atypique, même si, apparemment, après un premier tour « d'humeur locale », les habitants de Colmar ne décident de maintenir à la tête de la ville Gilbert Meyer ayant surtout fait campagne sur les thèmes de l'emploi et de la sécurité. Les salons et médias parisiens ont beau tenter de politiser ce scrutin, ces salons et médias sont parisiens et le resteront, à mille lieues, apparemment, des réalités du terrain … NB : en pièces attachées les deux sondages réalisés par BVA pour Orange et les quotidiens L'Alsace et/ou La Liberté