Gestion et usage de l'eau en agriculture : une entente est-elle possible ?

Par Bernard M.
Publié le 25 avril 2013 à 16:25

Mardi 23 avril 2013, le CESE a rendu son avis sur la gestion et l'usage de l'eau en agriculture, porté par Florence Denier Pasquier (FNE), membre du groupe environnement et nature*. Cet avis, éclairé par une quinzaine d'auditions, traite des relations eau et agriculture dans le strict cadre de l'activité agricole, essentiellement à l'échelle de la France métropolitaine. Pour le CESE, la question n'est pas d'établir de quelconques responsabilités quant aux problèmes constatés, mais de rechercher des solutions efficaces pour relever les défis actuels et à venir, en tenant compte du contexte économique difficile dans lequel évolue la profession agricole. Les préconisations formulées témoignent de la conviction qu'il n'y a pas d'opposition fondamentale entre le développement indispensable d'une agriculture plus diversifiée, le maintien de la qualité de l'eau et la préservation des milieux aquatiques. L'avis identifie des chemins de convergence possible, reposant notamment sur des améliorations dans les pratiques agricoles et le développement de productions d'intérêt agro-écologique, dans le respect de la durabilité économique des exploitations. Cet avis, qui prend en compte les efforts et innovations positifs déjà réalisés par le monde agricole, s'est donc voulu le plus réaliste possible. Il porte des propositions pour concrétiser la nécessaire phase de transition à laquelle les agriculteurs vont devoir s'adapter. Ainsi, face aux objectifs poursuivis et au résultat des votes : 103 Pour, 46 Abstentions, 21 Contre, les organisations membres du groupe environnement tiennent à faire part de leur vive incompréhension. En effet, que signifie un vote défavorable des groupes agriculture et coopération? Peut-on nier la nécessaire évolution des pratiques agricoles, la volonté de la société civile de faire des propositions au regard de la menace sur la ressource en eau, les milieux aquatiques, la qualité de l'eau? Pourra-t-on face aux enjeux tout en maintenant des oppositions de principe qui empêchent de progresser ensemble ? Ou y a t-il une déconnexion si profonde entre une certaine partie du monde productif agricole et les citoyens ou les consommateurs ? Enfin, comment interpréter l'abstention de certains groupes alors même que cet avis prône une agriculture respectueuse de l'équilibre des écosystèmes pour pouvoir s'inscrire dans la durée et demeurer ainsi productive à long terme ? Les organisations membres du groupe environnement et nature gardent la conviction que la nécessaire transition vers un système agricole plus respectueux des humains et des milieux naturels ne se fera qu'à la condition d'une élaboration et implication collectives. *Fondation pour la Nature et l'Homme, France Nature Environnement, Humanité et Biodiversité, Les Amis de la terre France, Ligue pour la protection des oiseaux, Réseau action climat France, Surfrider Foundation Europe