Grève des postiers français contre la libéralisation du courrier
Publié le 13 novembre 2006 à 17:02
Les 300.000 postiers français sont appelés mardi à une journée de grève nationale à l'appel de six syndicats sur sept, pour protester contre le projet européen de libéralisation totale du courrier, et pour des revendications plus globales sur l'emploi et le service public.
Mardi également, six organisations syndicales appellent les 75.000 agents des impôts à la grève contre les quelque 5.000 suppressions d'emplois enregistrées en 5 ans à la direction générale des Impôts (DGI), et contre une réforme mettant en cause leurs garanties en matière d'ancienneté.
Le mouvement des postiers, à l'appel de la CGT, Sud, FO, CFDT et CFTC, CFE-CGC -- l'Unsa n'ayant pas rejoint l'intersyndicale-- devrait mobiliser, selon les syndicats, davantage de postiers, que lors d'une précédente grève en octobre 2005 qui avait réuni entre 15 et 30% du personnel.
Les syndicats, qui ont adressé vendredi au ministre de l'industrie, François Loos, une demande d'entretien, espèrent être reçus.
L'intersyndicale prévoit d "importantes" perturbations, notamment la fermeture de certains bureaux de postes et des tournées de facteurs non assurées, mais elle affirme que le service minimum sera assuré, en particulier la livraison des instances (plis recommandés) par endroit.
En octobre, le Pdg de La Poste, Jean-Paul Bailly, s'est dit favorable à l'entrée de nouveaux acteurs sur le marché postal en France à condition que ceux-ci "prennent en charge une partie des missions de service public" afin que celui-ci reste de qualité.
Unanimes contre le projet de directive européenne, les syndicats entendent en profiter pour avancer chacun des revendications spécifiques restées jusqu'ici sans effet.
La CFDT réclame en sus la revalorisation des "compléments-Poste", suppléments de salaires accordés aux salariés de La Poste dans certaines conditions, et l'ouverture de négociations locales sur les conditions de travail.
En revanche, opposée à la grève, l'Unsa (3% des suffrages aux dernières élections représentatives) a indiqué qu'elle ne pouvait "accepter de suivre un mot d'ordre fourre-tout qui prend prétexte" de la directive de Bruxelles "pour remettre en cause divers projets de La Poste, en faisant fi des négociations engagées avec elle pour que le personnel y trouve son compte".