Internet : Orange passe à la vitesse supérieure dans les services
Publié le 23 octobre 2009 à 12:07
L'opérateur a présenté son moteur de recherche de vidéos, radios et articles, 2424actu.fr, censé concurrencer Google News. De nombreux projets verront le jour d'ici à la fin de l'année, comme Whosegame, une plate-forme de jeux.
Didier Lombard, le PDG de France Télécom, a fait des services sur Internet une de ses priorités stratégiques. Avec dans l'idée de ne pas laisser le chemin libre aux Google, Facebook et autres Twitter. Et le français commence à prouver qu'il ne s'agit pas de paroles en l'air. Hier, l'opérateur a présenté la version de son site Internet agrégeant les contenus écrits, vidéo et radio de différents médias francophones, baptisé 2424actu.fr. Ce service, qui permet de faire son choix sur une seule page entre différents articles ou reportages, se veut un concurrent de Google News, mais avec au moins deux différences de taille. D'abord, les chercheurs d'Orange ont conçu un moteur de recherche capable de retrouver des fichiers vidéo ou son, ce que l'américain ne sait pas faire aujourd'hui. Ensuite, Didier Lombard a voulu que ses équipes développent ce service en partenariat avec les journaux, radios et télévisions. Les chaînes de télévision dont les reportages seront visionnés par des Internautes via 2424actu.fr toucheront une partie des revenus publicitaires. Une quarantaine de groupes, dont « Les Echos », y participent. Pour l'instant, les objectifs sont peu ambitieux. Orange espère que 200.000 à 300.000 internautes se connecteront chaque mois sur le site. Mais une version mobile sortira « très bientôt », ainsi qu'une version pour les chaînes de télé¬vision disponibles via l'ADSL, assure Pascal Thomas, responsable de Next.com, la structure d'une trentaine de salariés qui développe les projets de services sur Internet. Et 2424actu n'est qu'un exemple parmi d'autres.
Orange, Vallée, une autre petite structure dirigée par un ancien de Tele2, Jean-Louis Constanza, a mis en place Wormee, un site d'écoute de musique en ligne, concurrent de Deezer. Un site de partage de vidéos, du type YouTube, sortira d'ici peu. D'ici à la fin de l'année, Next.com rendra aussi accessible sur Internet un site - Whosegame.com -, une plate-forme qui permet aux internautes de créer et de publier des jeux vidéo, relativement simples. Un projet d'applications simples sur Internet (« widgets »), disponibles via des téléphones portables d'entrée de gamme et de moyenne gamme, verra aussi le jour dans les prochaines semaines, Djinngo. My Social Place ou « mes communautés » en français, déjà disponible sur les mobiles, agrège les différents réseaux sociaux auxquels le client est abonné pour qu'il les retrouve tous sur son téléphone portable. Bref, les idées fourmillent chez Orange. Même si certaines d'entre elles ne se concrétisent jamais ou alors se soldent par des échecs. Ainsi, Soundtribes, site musical du type Myspace, va être fermé pour cause de connexions insuffisantes. « Il y a une courbe d'apprentissage. On ne passe pas d'un opérateur télécoms à un opérateur de services en quelques mois », selon Pascal Thomas. « Certes, culturellement, ça ne va pas aussi vite que dans des start-up américaines, mais 2424actu est devenu une réalité en seulement cinq mois », poursuit ce dernier.
Investir dans les réseaux sociaux
La grande question du moment chez Orange concerne les réseaux sociaux, comme Facebook, qui devraient faire un tabac sur mobiles. Fort de ses 125 millions de clients mobiles dont 22 millions en 3G, l'opérateur ne veut pas rater le coche. Une équipe est chargée de réfléchir au sujet mais rien n'est encore décidé. « Le travail d'un opérateur télécoms, c'est de mettre des gens en relation. C'est très proche de ce que font les réseaux sociaux », estime Pascal Thomas. Et si Facebook est une technologie mondiale, les communautés, elles, restent locales. Les Français ont des « amis » français en majorité. « On a peut-être un coup à jouer », veut croire le dirigeant.