Les enjeux auxquels nous sommes confrontés, les défis à relever, les problèmes à résoudre sont autrement plus importants que de savoir si un fauteuil va devenir vacant.
Il y a rumeur persistante sur le départ de François Fillon. Simplement parce qu’un ouvrage de librairie, à sortir à l’heure où sont écrites ces lignes, ouvrage tablant toute sa promotion et donc ses ventes sur cette hypothèse fantasmagorique ou romancée, précise qu’un accord occulte lierait le chef de l’Etat au Premier ministre jusqu’en 2012.
C’est insultant pour les deux personnes visées. C’est aussi incohérent avec le fonctionnement normal de nos institutions. La Vème République, tant de fois modifiée et cautérisée, reste toujours vivante. C’est une manière peu élégante d’accuser l’un ou l’autre de prendre en otage les françaises et les français en laissant croire qu’un duo règnerait sur un pays moderne et qui se réforme vite à la manière d’une monarchie où les non-dits, les accords tacites, les luttes intestines et perverses de pouvoir domineraient. Laissez-les travailler !
S’ils avaient eu raison, Madame Bachelot eût été encensée. Mais ils ont eu tort et il appartenait au gouvernement d’appliquer, dans pareil cas, le fameux principe de précaution, quitte effectivement à ne pas écouler tous les produits commandés.
Gouverner c’est prévoir et prévoir c’est gérer.
Elle comme les membres de son équipe qui ont fait tant progresser le paysage de la santé publique, bon sang, eux aussi, laissez-les travailler !
Et puis il y a la reprise à son compte, par Madame Fadela Amara, du terme « Kärcher ». Pour évoquer l’insécurité qui sévit dans les banlieues. Ces quartiers difficiles, elle les a sillonné, sans relâche, depuis son arrivée au gouvernement, des sites où ne règnent plus aucune des lois républicaines, les caïds et les « grands frères », y faisant, au vu et au de tous, leur petit « business » qui rapporte gros. Et qui fait que la part du PIB provenant des commerces illicites a franchi le cap des 10% ! Et chacun sait que Fadela Amara n’est pas de droite.
Elle prend simplement conscience que si les grands partis démocratiques et respectables ne prennent pas à bras le corps ces questions là, le risque existe à nouveau que la population ne se venge dans les urnes d’où pourrait alors en sortir un diable sinon un monstre. A celles et ceux qui prétendent qu’elle le fait dans la seule perspective des élections régionales, au-delà de l’insulte proférée à l’endroit de cette femme courageuse, c’est faire l’aveu, simplement, de n’avoir rien compris. Car elle ne ferait jamais le lit du FN. Elle sait aussi que ses propos ne profiteront pas à la gauche social-démocrate dont elle est issue et à laquelle, au fond d’elle-même, elle continue de croire. Elle aussi a monté des groupes de travail, lancé de nombreux chantiers, tenté de renouer le dialogue mais las … elle doit avoir le sentiment de brasser de l’air alors que son équipe et elle-même ne méritent pas ces acerbes critiques. Laissez-les travailler !
De son côté, l’opposition se frotte les mains que de voir se déliter le tissu social et économique dans notre pays et chez la plupart de nos partenaires de l’Union alors qu’en personnes responsables et honnêtes, celles et ceux qui souhaitent l’alternance devraient davantage s’inquiéter des perspectives à moyen et long terme que nous offre le triste spectacle de nos pays développés devenus les mendiants des dragons d’une Asie qui nous menace tant que l’Amérique n’aura pas fait son plan Marshall du siècle et tant que la Russie n’aura pas retrouvé sa grandeur qui seule est motrice de ce peuple fier autant que créatif.
Des voix s’élèvent, un peu partout, pour remettre en question des principes du siècle passé devenus des axiomes. Des axiomes qui nous ont prouvé qu’ils n’étaient ni démontrés ni démontrables. Car ils sont tout simplement faux.
La science et les nouvelles technologies peuvent être un levier important de notre redressement et d’un retour au vrai, au tangible, au réel. Certains se sont attelés déjà à construire les premières briques d’une logique nouvelle et pérenne.
Ces gens-là, au lieu de les écarter ou de les vilipender, laissez-les travailler !