Le marché des forêts : reprise confirmée en 2011

Par Bernard M.
Publié le 23 mai 2012 à 12:26

Laurent Piermont, Président-Directeur général de la Société Forestière et Emmanuel Hyest, Président de la Fédération Nationale des Safer, ont présenté mardi 22 mai 2012 l’Indicateur 2012 du Marché des forêts en France. Avec des indices pour la plupart en nette progression, l’activité du marché des forêts a retrouvé en 2011 le dynamisme des années antérieures à la crise financière de 2008. « La bonne tenue du marché doit être mise en rapport avec les performances de l’investissement forestier depuis 2008. La forêt confirme son statut d’actif de diversification en période de crise », a commenté Laurent Piermont, Président-Directeur général de la Société Forestière. Emmanuel Hyest, Président de la Fédération Nationale des Safer précise : « Dans un contexte financier et économique incertain et alors qu’une course aux hectares est engagée à l’échelle planétaire, les terres agricoles et les forêts retrouvent une valeur refuge ». Le prix des forêts en hausse de 10,8 % dans un marché actif – Le marché des forêts a conforté en 2011 le redressement engagé en 2010, après la forte contraction qui avait été enregistrée en 2009. Le nombre de transactions a augmenté de 3,8 %, s’élevant à 14 120. – Le volume des surfaces échangées – 112 700 hectares – s’est accru de 10,9 %, tandis que la valeur des biens, en progression de 28,3 %, franchit à nouveau le seuil symbolique du milliard d’euros, s’élevant à 1,2 milliard d’euros. – Le prix des forêts est calculé à partir d’un nouvel indice qui permet désormais de fournir une évolution annuelle plus précise (voir plus loin). – Affichant un montant moyen de 3 960 euros par hectare, ce prix progresse en moyenne de 10,8 % par rapport à 2010. – Cette hausse générale est notamment liée à celles du prix des terres agricoles et du bois, ce dernier ayant augmenté de 27 % en deux ans (selon l’ONF). Un regain d’activité particulièrement marqué pour les transactions sur les surfaces bâties et celles supérieures à 50 hectares – Le marché des forêts de plus de 50 hectares s’active, avec des hausses de 20 % tant du nombre de ventes que des surfaces échangées. La progression est en revanche plus modérée sur le segment des biens de moins de 50 hectares : les transactions n’augmentent que de 3 % en nombre et de 5 % en surface. – Les transactions sur les biens bâtis poursuivent leur progression avec une augmentation par rapport à 2009 de 34 % en nombre, 40 % en surface et 43 % en valeur. Une présence accrue des personnes morales et un recul progressif du patrimoine des particuliers non agricoles – Les personnes morales ont augmenté leur patrimoine de 11 000 hectares, avec un volume d’échanges élevé (35 300 hectares acquis pour 24 200 hectares vendus). Ce sont plus particulièrement les institutionnels qui intensifient leur activité avec des surfaces acquises en hausse de 2/3 par rapport à 2010, alors que les personnes morales agricoles et forestières enregistrent un repli, leurs surfaces acquises reculant de 18 %. – Avec un volume d’achat près de trois fois supérieur au volume de vente, les agriculteurs ont augmenté leur patrimoine de 10 700 hectares. – Les personnes physiques non agricoles, indivisaires compris, mettent en vente environ la moitié de la surface du marché et en achètent moins de 40 %. Si elles restent les premiers acteurs du marché des forêts, elles voient toutefois leur patrimoine diminuer d’année en année, notamment via les règlements de succession. Un indice annuel et plus précis pour calculer l’évolution du prix des forêts Compte tenu de la relative faiblesse de l’échantillon et de l’hétérogénéité des biens vendus d’une année sur l’autre sur le marché des forêts, le prix des forêts était auparavant calculé en obtenant la moyenne arithmétique sur deux années du prix à l’hectare. Le calcul était basé sur un échantillon comprenant 80 % des transactions, après avoir éliminé les 10 % les moins chères et les 10 % les plus chères. Le nouvel indice d’évolution du prix des forêts, dit « indice hédonique », est calculé sur la base d’un modèle statistique qui permet de mesurer l’évolution du prix à structure de marché constante. Moyennant un filtre statistique plus précis, le calcul est réalisé sur un échantillon annuel plus large que précédemment (seules environ 7 % des transactions sont exclues du calcul). Le modèle hédonique de mesure du prix des forêts est adapté du modèle statistique utilisé par Terres d’Europe-Scafr et validé par l’INSEE et le SSP (Service de la statistique et de la prospective du Ministère de l’agriculture) pour le calcul du prix des terres agricoles.