La haute instance, composée de 9 membres auxquels s'ajoutent les 3 derniers Présidents de la République, se « féminise » donc : 2 femmes sur 12 y siégeaient, elles seront désormais 3.
Tout en se réjouissant du choix fait par le Président de la République qui poursuit son engagement en faveur de la parité, ainsi que de ceux des Présidents des deux Assemblées, ECVF ne peut partager la satisfaction affichée ici et là.
Car décidément, non, cela ne suffit pas !
Les élu/es d'ECVF sont confronté/es dans l'exercice de leur mandat à des victimes qui, entre autres violences, dénoncent des situations de harcèlement sexuel odieuses, y compris dans le milieu du travail et dans le milieu politique. Ces victimes ont des histoires et des visages.
Elles/ils n'oublient pas les déplorables décisions discriminantes et sexistes prises par le Conseil Constitutionnel (où siégeaient cependant deux femmes) ; et en particulier celle du 4 mai 2012 concernant le harcèlement sexuel qui, à la suite d'une QPC (Question prioritaire de Constitutionnalité), a conduit à la relaxe du harceleur, un élu déjà condamné pour agressions sexuelles sur des employées municipales, condamnant la victime à la douleur de n'être pas reconnue.
Au-delà de ce cas précis, heureusement réparé par la loi du 7 août 2012, il en est bien d'autres qui concernent les droits des femmes et l'égalité entre les femmes et les hommes.
Parce que la société change, ces cas émergent et émergeront avec de plus en plus d'évidence ; les femmes auront de plus en plus souvent à se défendre d'atteintes à leurs droits devant le Conseil Constitutionnel. Celui-ci doit être à même, au travers de ses compétences, de s'adapter aux mutations de notre société ; comment peut-il prétendre construire la réponse de sagesse collective que l'on attend de lui, en se privant de l'apport de femmes, à égalité numérique avec les hommes? N'est-ce pas déjà passer à côté de la clairvoyance ?
3 femmes sur 9 ne font pas la parité, et 3 sur 12 encore moins. Quelles que soient les qualités des femmes qui viennent d'être nommées - et elles sont incontestables - la parité est têtue, c'est 50/50.
Les élu/es d'ECVF, qui savent ce que la parité a apporté dans l'exercice de leur mandat électoral pour le bien de la société dans son ensemble, n'acceptent pas que l'on se satisfasse d'un pis-aller. Elles veulent un Conseil Constitutionnel effectivement paritaire !
ECVF* Elu-e-s Contre les Violences faites aux Femmes