Sarkozy au front à l’Assemblée Nationale

Par Bernard M.
Publié le 22 novembre 2006 à 10:53

Pour défendre son texte sur la délinquance

La bataille entre une gauche qui promet une "tolérance zéro pour Nicolas Sarkozy" et une droite divisée a démarré mardi à l'Assemblée sur le projet de loi de prévention de la délinquance, un des derniers textes majeurs de la législature.



Faire respecter la loi tout autant que respecter chacun



A cinq mois de l'élection présidentielle et dans un contexte de tension entre sarkozystes, villepinistes ou partisans de Michèle Alliot-Marie, ce texte controversé est en passe de devenir un enjeu politique important.

Jacques Chirac a évoqué le thème de la sécurité mardi devant le congrès des maires de France. "Le combat pour la sécurité de tous est par excellence un combat qui doit nous rassembler", a-t-il déclaré, tout en rappelant qu'il faut "faire respecter la loi tout autant que respecter chacun. Affirmer les règles et savoir tendre la main".



Le ministre de l'Intérieur et président de l'UMP Nicolas Sarkozy a présenté son texte en insistant sur la nécessaire fermeté comme outil de prévention.

"Notre priorité, c'est de donner une priorité aux victimes", a-t-il lancé justifiant la réforme de l'ordonnance de 1945 sur la délinquance des mineurs.

Il s'est défendu de vouloir faire des maires "des shérifs", assurant vouloir leur donner les "moyens juridiques d'agir".



Le ministre de la Justice Pascal Clément a assuré que le texte "répond aux attentes des acteurs locaux et des élus".



Le projet de loi prévoit un durcissement des sanctions contre les mineurs délinquants et les multirécidivistes.

Il instaure une "présentation immédiate" en justice des jeunes délinquants et permet leur placement dans des "centres éducatifs fermés" et en internat.

Il comporte un volet santé mentale vivement contesté par les professionnels.

Des amendements du gouvernement créent les infractions de guet-apens et d'embuscade contre des policiers ou agents de transports et punissent plus sévèrement la rébellion.



En revanche, M. Sarkozy a renoncé à introduire la suppression de l'excuse de minorité (peine divisée par deux pour les mineurs de 16 à 18 ans) et les peines plancher pour les récidivistes.

Mais ils ne touchent pas à l'excuse de minorité et se contentent d'imposer aux juges une motivation de leurs décisions pour les multirécidivistes.



Dans un texte finalement « fourre-tout », le gouvernement introduira également un amendement sur une réforme du permis à points, mesure promise par Dominique de Villepin.

Les socialistes – François Hollande en tête – ont d’ores et déjà tourné la page, pour une nouvelle législature

Les députés socialistes ont décrété une mobilisation générale contre ce projet par le biais duquel ils entendent faire le procès du probable candidat de l'UMP à la présidentielle.

"C'est une opportunité que nous ne manquerons pas de saisir pour tirer le bilan, largement négatif, de M. Sarkozy", a lancé leur chef de file, Jean-Marc Ayrault.



Les communistes ne seront pas en reste contre un texte "emblématique de la droite" et les centristes ont d'ores et déjà annoncé qu'ils ne "voteront" par un texte "de communication".