AAH 2025 : ce changement crucial va bouleverser vos droits (et votre budget) si vous vivez en couple !

AAH 2025 : ce changement crucial va bouleverser vos droits (et votre budget) si vous vivez en couple !
Par Jonathan Tully
Publié le 22 septembre 2025 à 07:00

L’allocation aux adultes handicapés (AAH) évolue, et pour des milliers de Français concernés, une nouvelle règle va tout changer dès 2025. Si vous avez déjà perçu l’AAH, ou si vous envisagez de la demander, les prochains mois pourraient bouleverser vos droits… et votre budget. Mais où se situe la nouvelle limite ? Sur quels critères ? Et que signifie, concrètement, la "déconjugalisation" dont tout le monde parle ? Plongeons dans les coulisses de cette réforme qui redessine la carte des bénéficiaires de l’AAH.

Le plafond de ressources : la nouvelle frontière de l’AAH

Premier facteur décisif pour l’accès à l’AAH : le plafond de ressources. Ce seuil, fixé par l’administration, détermine si vous pouvez bénéficier de cette aide précieuse. En 2025, la règle change et se base sur vos revenus de 2023. Une temporalité qui peut prendre de court, surtout si votre situation a évolué récemment.

Mais cette année, un détail fait toute la différence pour des milliers de foyers : la prise en compte – ou non – des revenus du conjoint. Jusqu’à présent, c’était la règle. Désormais, la donne change radicalement.

À retenir : Depuis octobre 2023, la "déconjugalisation" des ressources est entrée en vigueur. Seuls les revenus personnels du demandeur sont désormais pris en compte, même s’il vit en couple. Une avancée majeure pour l’équité et l’autonomie financière !

Comment évoluent les plafonds selon la composition du foyer ?

Le montant maximal de revenus autorisé pour toucher l’AAH dépend toujours de votre situation familiale. Voici les nouveaux seuils à ne pas dépasser en 2025 :

  • 12 193 euros pour une personne seule sans enfant,
  • 22 069 euros pour un couple sans enfant,
  • +6 096 euros par enfant à charge.

Imaginons : un couple avec deux enfants ne devra pas gagner plus de 34 261 euros pour être éligible. Avec quatre enfants ? Le plafond grimpe à 46 454 euros. Une majoration bienvenue, surtout pour les familles nombreuses.

Astuce : Pour calculer votre propre plafond, partez de 12 193 euros (pour une personne seule) ou 22 069 euros (pour un couple), puis ajoutez 6 096 euros par enfant à charge. Votre total annuel de ressources doit rester en dessous de ce seuil pour recevoir l’AAH à taux plein !

Déconjugalisation : pourquoi c’est un tournant ?

Avant octobre 2023, nombre de couples voyaient leur demande d’AAH rejetée à cause des revenus du conjoint. Désormais, c’est uniquement la situation individuelle du demandeur qui compte. Cette réforme, attendue de longue date, ouvre l’AAH à des milliers de personnes jusqu’ici exclues.

Moins de paperasse, plus de clarté, une meilleure autonomie : la déconjugalisation est saluée par de nombreux acteurs du monde du handicap.

Majoration par enfant à charge : un coup de pouce décisif

Le calcul ne s’arrête pas à la situation de couple : chaque enfant à charge majore le plafond de 6 096 euros. Ainsi, un parent isolé avec trois enfants pourra avoir jusqu’à 30 481 euros de ressources annuelles sans perdre l’AAH. Ce mécanisme valorise la solidarité familiale et adapte l’aide à la réalité des foyers.

Exemple concret :
  • Une personne seule sans enfant : 12 193 euros
  • Une personne seule avec deux enfants : 12 193 + (2 × 6 096) = 24 385 euros
  • Un couple avec trois enfants : 22 069 + (3 × 6 096) = 40 357 euros

AAH en 2025 : quelles conditions pour la demander ?

Bénéficier de l’AAH reste conditionné à plusieurs critères :

  • Taux d’incapacité d’au moins 80 % OU entre 50 % et 79 % avec restriction durable d’accès à l’emploi,
  • Âge : plus de 20 ans (16 ans si indépendant pour les aides familiales),
  • Résidence stable et régulière en France,
  • Nationalité française ou ressortissant d’un pays conventionné.

Le taux d’incapacité est évalué par la CDAPH, qui analyse la situation médicale et sociale du demandeur. Ne négligez pas cette étape : elle est décisive pour l’attribution de vos droits.

Attention : Si vos revenus dépassent le plafond, même légèrement, vous ne perdrez pas forcément tout : un versement différentiel peut compléter vos ressources jusqu’au seuil officiel. Mais au-delà d’un certain montant, l’AAH ne sera plus versée du tout.

Comment est calculé le montant exact de l’AAH ?

Le montant de l’AAH dépend du différentiel entre vos revenus et le plafond applicable. En 2025, après revalorisation, le montant maximum est fixé à 971,37 euros par mois pour une personne seule remplissant toutes les conditions. Si vos revenus sont modestes mais dépassent le seuil, l’allocation est réduite à hauteur de la différence.

En résumé :
  • Vous déclarez vos revenus 2023 : salaires, allocations, pensions, rentes, revenus fonciers…
  • On compare ces ressources au plafond correspondant à votre situation familiale.
  • Si vos revenus sont inférieurs ou égaux au plafond, vous touchez l’AAH à taux plein.
  • Si vos revenus sont supérieurs, mais pas de beaucoup, une AAH partielle complète jusqu’au seuil.
  • Au-delà du plafond, le versement de l’AAH s’arrête.
Le saviez-vous ? Ces plafonds et montants sont révisés chaque année. Il est donc essentiel de rester informé pour ne pas passer à côté de ses droits ou mal préparer sa demande.

Un soutien qui s’adapte… mais à surveiller de près

La réforme de l’AAH, avec la déconjugalisation et la revalorisation des plafonds, marque une vraie avancée pour l’autonomie des personnes handicapées. Elle s’ajuste aux réalités familiales, tout en restant sous le contrôle strict des plafonds de ressources.

Pour tous ceux dont la situation évolue, un conseil : anticipez vos démarches, conservez vos justificatifs et surveillez chaque année les nouveaux plafonds. L’AAH reste une aide vitale pour beaucoup, mais elle ne sera plus versée au-delà du montant désormais fixé : 12 193 euros pour une personne seule, 22 069 euros pour un couple, sans oublier la majoration par enfant. À chacun de faire le point… et de défendre ses droits !