DPE 2026 : Votre logement électrique va-t-il gagner une classe ?

Publié le 26 septembre 2025 à 15:26
À l’approche de 2026, le diagnostic de performance énergétique (DPE) s’apprête à vivre une petite révolution. Propriétaires, bailleurs ou futurs acquéreurs : êtes-vous vraiment au fait des nouvelles règles, des risques et des opportunités qui s’annoncent ? Si le DPE fait déjà partie des incontournables lors d’une vente ou d’une location, la réforme qui entre en vigueur le 1er janvier 2026 pourrait bien rebattre les cartes…
Le DPE, bien plus qu’un simple document
Pour beaucoup, le DPE n’est qu’une formalité administrative, un papier de plus à fournir lors d’une transaction immobilière. Mais ce diagnostic, désormais central dans la lutte contre les passoires thermiques, est en réalité un outil stratégique : il mesure la performance énergétique d’un logement, son impact sur l’environnement et, par là même, sa valeur sur le marché.
Le DPE estime la consommation d’énergie pour le chauffage, l’eau chaude et la ventilation, et attribue au logement deux étiquettes :
- Étiquette énergie : de A (très performant) à G (très énergivore).
- Étiquette climat : de A à G selon les émissions de CO₂.
Ces résultats, désormais opposables, engagent la responsabilité du diagnostiqueur et doivent apparaître dans chaque annonce immobilière. Un logement bien noté se valorise ; un bien classé F ou G risque la dévalorisation, voire l’interdiction de location.
À partir de 2026, la moindre erreur ou omission dans le DPE peut coûter cher au propriétaire : sans diagnostic valide, impossible de conclure une vente ou une location, et la responsabilité légale est engagée en cas de vice caché.
Qui doit se soucier du DPE ?
En 2025 déjà, tout vendeur ou bailleur doit fournir un DPE, que le logement soit ancien ou neuf. Les copropriétés sont également ciblées, avec un calendrier progressif : depuis 2024 pour plus de 200 lots, 2025 pour 50 à 200 lots, et dès 2026 pour les petites copropriétés.
Le DPE s’impose donc à tous : propriétaires de studios, acheteurs en VEFA, syndics… et ce n’est pas près de s’arrêter, car la pression réglementaire ne fait qu’augmenter.
La réforme du DPE au 1er janvier 2026 : ce qui change
Un arrêté publié le 13 août 2025 acte une évolution majeure du mode de calcul. Le coefficient de conversion de l’électricité sera modifié, une petite révolution pour les logements chauffés à l’électricité qui pourraient voir leur étiquette revalorisée. Bonne surprise : aucun logement ne verra sa note baisser.
- Tous les DPE établis à partir de 2026 intègrent automatiquement cette nouveauté.
- Les diagnostics réalisés en 2025 ou avant restent valables mais peuvent être mis à jour gratuitement en ligne via l’Observatoire DPE-Audit de l’Ademe.
- Aucune nouvelle visite n’est nécessaire pour cette mise à jour.
Au-delà de l’équité recherchée, cette réforme pourrait inciter certains propriétaires à investir dans des systèmes de chauffage plus performants, et ainsi à gagner en valeur immobilière.
Bon à savoir : Si votre logement est chauffé à l’électricité, il est possible que sa classe énergétique s’améliore sans travaux. Pensez à vérifier ou à demander la mise à jour de votre DPE dès janvier 2026 !
Interdictions de location : le calendrier s’accélère
La réglementation devient de plus en plus stricte pour les logements énergivores. Voici le calendrier à retenir :
- Depuis janvier 2025 : interdiction de louer les logements classés G.
- En 2028 : extension de l’interdiction aux logements F.
- En 2034 : les logements classés E seront à leur tour interdits à la location.
Pour les propriétaires bailleurs, cela signifie qu’il faut anticiper des travaux de rénovation énergétique sous peine de ne plus pouvoir louer son bien. Les locataires, eux, sont mieux protégés contre des logements trop coûteux en énergie.
Attention : Ne pas anticiper ces échéances, c’est risquer la vacance locative ou une chute de la valeur du bien. Un DPE défavorable peut devenir un véritable boulet… ou une formidable opportunité si vous agissez à temps.
Ce que contient concrètement un DPE
Le DPE ne se résume pas à une simple note. Il détaille :
- L’identification du bien (adresse, surface, caractéristiques thermiques).
- La description des équipements énergétiques (chauffage, eau chaude, ventilation).
- Les consommations estimées pour chaque usage, et leur coût annuel.
- Les émissions de gaz à effet de serre pour l’étiquette climat.
- Des recommandations de travaux : isolation, remplacement de chaudière, double vitrage… avec estimation du gain énergétique et du coût.
Ces préconisations, longtemps considérées comme optionnelles, deviennent désormais un point de passage obligé pour planifier la valorisation d’un bien.
Coût, durée et validité : ce qu’il faut prévoir
Le prix d’un DPE varie selon la taille, la localisation, la complexité du bien et le professionnel sollicité. Pour éviter les surprises, comparez au moins trois devis et privilégiez les diagnostiqueurs certifiés. Sachez aussi que regrouper DPE et autres diagnostics (amiante, électricité, gaz) peut faire baisser la facture grâce à des forfaits groupés.
Un DPE « standard » est valable 10 ans, sauf si des travaux importants modifient la performance énergétique. Dans ce cas, il est recommandé de le refaire afin de refléter la réalité du bien et d’optimiser sa mise en valeur.
Conseil : Pour la vente d’un logement classé F ou G, un audit énergétique est désormais obligatoire en complément du DPE. Plus complet, il propose des scénarios de travaux chiffrés et peut rassurer acquéreur ou locataire.
Comment garantir un DPE fiable et conforme ?
Un seul mot d’ordre : s’adresser à un diagnostiqueur certifié, inscrit à l’annuaire officiel. Ce professionnel est assuré, formé et transmet le rapport à l’Ademe, qui délivre un numéro unique indispensable à la validité du document. Sans ce numéro, votre DPE n’a aucune valeur légale.
Depuis 2025, chaque DPE est accompagné d’un QR code : en le scannant, il devient possible de vérifier sa conformité et l’authenticité du diagnostiqueur. Un gage de transparence et de sécurité pour toutes les parties.
Pour préparer la visite, rassemblez :
- L’acte de propriété (pour la surface, la date de construction).
- Le règlement de copropriété (pour les immeubles collectifs).
- Toutes les factures de travaux récents (isolation, fenêtres, chauffage…).
Ces documents garantissent un diagnostic précis, évitent la sous-évaluation… et contribuent à valoriser votre bien.
En résumé, la réforme du DPE en 2026 n’est pas qu’une simple formalité technique. Elle impose à tous les acteurs de l’immobilier de se mettre à la page, sous peine de voir la valeur d’un bien s’effondrer… ou, à l’inverse, de profiter d’un levier puissant pour vendre ou louer plus vite et mieux. La clé ? Anticiper, s’informer et agir dès maintenant pour ne rien subir demain.