Pouvoir d'achat : pourquoi 6 Français sur 10 renoncent au superflu. Dure réalité !

Publié le 16 septembre 2025 à 17:22
Les Français affrontent une réalité économique qui façonne chaque aspect de leur quotidien. Selon le dernier baromètre Cofidis, dévoilé début septembre 2025, la question du pouvoir d’achat s’invite à toutes les tables, même si elle semble moins obsédante qu’il y a un an. Mais derrière cette apparente accalmie, des arbitrages serrés s’imposent à la majorité des ménages. Comment ces choix bouleversent-ils la vie des familles ? Quelles stratégies émergent pour préserver l’essentiel ? Plongée dans un pays où se restreindre est devenu la norme.
La restriction, nouveau réflexe majoritaire
Oublier la dernière sortie cinéma, repousser l’achat d’une veste ou différer l’acquisition d’un nouvel appareil électroménager : pour six Français sur dix, ces petits renoncements sont désormais monnaie courante. La réduction des dépenses non essentielles s’impose comme un réflexe de survie face à la pression sur le porte-monnaie.
39% des Français coupent d’abord sur l’habillement, 38% sur les loisirs. Le superflu, jadis synonyme de plaisir, cède la place à la préservation de l’essentiel.
Cette logique de restriction ne fait pas de distinction : jeunes actifs, familles avec enfants, retraités, foyers modestes… Tous doivent revoir leurs priorités. Les jeunes, souvent plus exposés à la précarité, et les familles, confrontées à l’inflation sur l’alimentation et les fournitures scolaires, sont particulièrement touchés.
L’alimentation, priorité mais source de frustration
Au sommet des préoccupations, l’alimentation reste le premier poste de dépenses contraintes. Pourtant, nombre de ménages concèdent que leur budget ne suffit plus pour se nourrir comme ils le souhaiteraient. Le baromètre Cofidis révèle que 40% des Français utiliseraient une somme supplémentaire reçue chaque mois d’abord pour améliorer leur alimentation. Mais ce chiffre, en baisse par rapport à 2024, traduit aussi une résignation : il faut désormais 507 euros de plus par mois, en moyenne, pour que les Français estiment pouvoir « bien vivre ».
Astuce : Face à la flambée des prix alimentaires, de nombreux foyers privilégient les circuits courts et la préparation maison pour continuer à bien manger, tout en maîtrisant leur budget.
Rentrée scolaire : les familles sous pression
Chaque rentrée de septembre devient une épreuve budgétaire. En 2025, le coût moyen de la rentrée scolaire s’élève à 409 euros par enfant, en recul de 43 euros sur un an. Mais ce chiffre masque une réalité plus dure : selon 83% des parents, les prix des fournitures, de l’habillement ou de la cantine poursuivent leur ascension.
Deux tiers des parents avouent devoir « se serrer la ceinture » à cette période, multipliant les arbitrages difficiles : 49% des familles sacrifient l’habillement, 27% les activités extra-scolaires, autant les fournitures elles-mêmes. Même le bien-être et l’épanouissement des enfants sont soumis à la logique de la restriction.
Des achats reportés, des activités annulées, des choix cornéliens… Pour beaucoup, la rentrée n'est plus synonyme de nouveauté, mais d'inquiétude et de calculs serrés.
Épargne ou crédit : quelles stratégies pour s’en sortir ?
Réduire ses dépenses ne suffit pas toujours. Face à l’incertitude, les Français développent d'autres réflexes pour sécuriser leur avenir financier : l’épargne retrouve des couleurs. Près d’un Français sur deux met désormais de l’argent de côté, une tendance en hausse de cinq points en un an. Cette prudence, signe d’inquiétude face à l’avenir, se double d’une recherche de solutions alternatives pour financer les projets importants.
- L’épargne reste la voie privilégiée (63%) pour anticiper des dépenses majeures ;
- Le paiement en plusieurs fois séduit 23% des ménages ;
- Le crédit à la consommation concerne 17% des Français, même si 31% déclarent avoir un prêt en cours.
Fait rassurant : malgré la multiplication des crédits, 83% des emprunteurs assurent ne pas rencontrer de difficultés à rembourser. Un signe que, pour l’heure, l’endettement reste sous contrôle, même si l’équilibre demeure fragile.
Le quotidien réinventé : témoignages et astuces
Ces stratégies illustrent une tendance de fond : la créativité et la solidarité s’invitent dans le quotidien. Groupes d’achats, échanges de services, mutualisation des frais… Les Français redoublent d’ingéniosité pour préserver leur qualité de vie malgré les contraintes.
Conseil : Pour alléger les dépenses, de nombreuses familles partagent désormais des abonnements (streaming, transports, etc.), organisent des trocs de fournitures scolaires ou participent à des réseaux d’entraide locaux.
Vers un nouvel art de vivre ?
Si la restriction budgétaire s’est installée dans le quotidien de la majorité, elle s’accompagne aussi d’une redéfinition des priorités. Moins de consommation, mais plus de sens : certains choisissent de se recentrer sur l’essentiel, de privilégier les moments partagés ou les achats responsables. La contrainte devient parfois opportunité : repenser sa façon de consommer, c’est aussi s’interroger sur ce qui compte vraiment.
Alors que le pouvoir d’achat reste un sujet brûlant pour 2025, les réponses des Français oscillent entre résilience et inventivité. Derrière chaque renoncement se cache l’espoir d’un avenir meilleur… ou du moins, d’un quotidien plus maîtrisé.