Retards des trains en Europe : ce classement inattendu… et la position de la France intrigue !

Publié le 23 septembre 2025 à 15:26
Le train, symbole d’efficacité et de mobilité douce, suscite des attentes élevées en Europe. Mais derrière les images de TGV filant à toute allure ou de gares animées, une question intrigue : quel pays européen peut vraiment se targuer d’être champion de la ponctualité ferroviaire ? Et la France est-elle à la hauteur de sa réputation ? Les chiffres récemment publiés réservent leur lot de surprises…
La ponctualité, un enjeu bien plus qu’une affaire d’horaires
En Europe, la ponctualité des trains ne se limite pas à un simple confort pour les voyageurs pressés. Elle reflète la qualité du service, la fiabilité du système ferroviaire et s’inscrit au cœur de la transition écologique. Chaque minute de retard peut inciter un passager à opter pour la voiture ou l’avion, des modes de transport bien plus polluants.
C’est pourquoi, au sein de l’Union européenne, la Commission surveille de près la performance des compagnies ferroviaires. La règle est claire : un train est considéré « à l’heure » s’il arrive avec cinq minutes de retard maximum. Sur cette base, les comparaisons entre pays deviennent révélatrices…
En 2022, la moyenne de ponctualité des trains grandes lignes et à grande vitesse en Europe s’établissait à 87 %. Mais certains pays dépassent largement ce score…
La Suisse, référence absolue – mais hors compétition européenne
Impossible de parler de ponctualité sans évoquer la Suisse, citée partout comme l’exemple à suivre. Les trains helvètes, véritables métronome du continent, figurent parmi les plus fiables du monde. Mais la Suisse n’étant pas membre de l’Union européenne, le véritable match se joue entre les 27.
Le saviez-vous ? La ponctualité suisse est telle que le moindre retard fait la une des médias locaux : la régularité est devenue une fierté nationale.
Le podium de l’UE : Les Pays-Bas, nouveaux champions
Oubliez l’image d’Épinal du train français ultra-fiable : en 2022, ce sont les Pays-Bas qui dominent le classement européen, avec 88 % de trains grandes lignes et à grande vitesse arrivant à l’heure. La Belgique talonne, forte d’un même pourcentage, mais légèrement désavantagée par ses performances passées.
La Bulgarie crée la surprise en s’installant à la troisième marche du podium, avec 87 % de ponctualité, suivie de près par le Danemark. Un résultat qui bouscule certains clichés sur la hiérarchie ferroviaire du continent.
Et l’Espagne ? Elle décroche la cinquième place, devançant ainsi l’Allemagne, l’Italie et… la France.
La France, hors du top 5… et en dessous de la moyenne européenne
La déception est palpable pour l’Hexagone. Alors que le TGV reste une vitrine technologique à l’international, la réalité des chiffres est moins flatteuse : la France n’apparaît même pas dans le top 5 européen. Sa ponctualité, pour les trains grandes lignes et à grande vitesse, est inférieure à la moyenne européenne de 87 %.
La SNCF, institution centenaire, se retrouve ainsi distancée par ses voisins espagnols, belges ou danois. Un paradoxe à l’heure où la France multiplie les initiatives pour encourager le report modal vers le rail.
Cette contre-performance pèse lourd : dans un contexte de lutte contre le changement climatique, chaque retard peut détourner les voyageurs vers des modes de transport plus polluants…
Les trains régionaux : un autre classement, d’autres champions
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Si l’on s’intéresse aux trains régionaux, le paysage change radicalement. Oubliez l’Europe de l’Ouest : ici, ce sont la Lettonie, l’Estonie, l’Autriche, la Finlande et le Danemark qui forment le top 5 de la ponctualité. L’Espagne reste bien placée (9e), bien loin devant l’Allemagne ou l’Italie.
À l’opposé, la Roumanie ferme la marche, affichant les moins bons résultats du continent. Ce classement reflète les enjeux d’investissement dans les réseaux régionaux, souvent négligés face aux grandes lignes à vocation internationale.
Au-delà des horaires : le rôle décisif des gares
La ponctualité ne fait pas tout. L’expérience du voyageur se joue aussi dans les gares, véritables portes d’entrée du réseau ferroviaire. Accessibilité, propreté, services : autant de critères passés au crible par l’European Railway Station Index 2025. À ce jeu, la Suisse rafle à nouveau la mise : Zürich Hauptbahnhof arrive en tête, suivi de près par Bern. Berlin et Londres figurent également dans le top 5, tandis que Madrid Puerta de Atocha, seule gare espagnole citée, se classe 18e.
Les pays capables d’allier trains fiables et gares performantes, comme les Pays-Bas ou la Belgique, tirent leur épingle du jeu. Ils rendent le train attractif et contribuent à la décarbonation des mobilités.
Astuce : Pour améliorer l’expérience globale, certains pays investissent dans des services innovants en gare : coworking, restauration locale, espaces verts… Des atouts qui séduisent de plus en plus de voyageurs.
La France sur la voie du redressement ?
Face à ces constats, la France doit revoir sa copie si elle veut retrouver sa place parmi les leaders européens du rail. Car la ponctualité et la qualité de l’accueil en gare deviennent, plus que jamais, des arguments décisifs pour convaincre les voyageurs de laisser leur voiture ou leur avion au garage.
L’enjeu est de taille : en misant sur la régularité et l’innovation, la France peut non seulement séduire à nouveau les usagers, mais aussi renforcer son rôle dans la transition écologique européenne.
Et si, demain, la France retrouvait le top du classement ? L’avenir du rail hexagonal dépendra aussi de sa capacité à tenir ses promesses… et ses horaires.