Orthographe : Faut-il écrire "prend-t-on" ou "prend-on" ?

Orthographe : Faut-il écrire
Par Jonathan Tully
Publié le 13 septembre 2025 à 12:00

Dans la formulation des questions en français, l'usage du trait d'union avec les pronoms interrogatifs peut sembler déroutant. Entre "prend-t-on" et "prend-on", quelle forme choisir ? Cette interrogation révèle une règle grammaticale précise qui mérite d'être maîtrisée pour s'exprimer correctement à l'oral comme à l'écrit.

L'erreur courante qui nous piège

L'erreur la plus fréquente consiste à utiliser systématiquement "prend-on" en pensant que le trait d'union suffit pour former une question. Cette confusion provient d'une méconnaissance de la règle de l'inversion du sujet avec les verbes se terminant par une voyelle.

Beaucoup de francophones écrivent spontanément "Comment prend-on cette décision ?" au lieu de "Comment prend-t-on cette décision ?", créant ainsi un hiatus désagréable entre les deux voyelles qui se suivent.

Attention à votre image professionnelle ! Dans les communications formelles, les rapports ou les présentations, utiliser "prend-on" au lieu de "prend-t-on" peut nuire à votre crédibilité. Cette erreur, bien que courante, révèle une maîtrise approximative de la langue française et peut être mal perçue par vos interlocuteurs.

La solution grammaticale claire

Règle fondamentale : Lorsqu'un verbe se termine par une voyelle (comme "prend" qui se prononce avec un 'd' muet, laissant entendre le 'n'), on intercale un "t" euphonique entre le verbe et le pronom "on" pour éviter l'hiatus entre deux voyelles.

La forme correcte est donc : "prend-t-on"

Astuce mnémotechnique : Pensez à la prononciation ! Si vous entendez deux voyelles qui se suivent de manière désagréable, c'est qu'il faut ajouter le "t" euphonique. Le "t" sert de pont sonore entre les deux mots.

Conseil pratique : Avant d'écrire votre question, prononcez-la à voix haute. Si la liaison sonne mal entre le verbe et "on", ajoutez le "t" euphonique encadré de traits d'union.

Quiz d'entraînement

Exemples pratiques en contexte

Contexte professionnel : "Comment prend-t-on en compte ces nouvelles données dans notre analyse ?"

Contexte familier : "À quelle heure prend-t-on l'apéritif chez tes parents ?"

Contexte littéraire : "Pourquoi prend-t-on plaisir à contempler ces paysages d'automne ?"

Contexte médical : "Comment prend-t-on ce médicament, avant ou après les repas ?"

Contexte éducatif : "Quand prend-t-on conscience de l'importance de l'orthographe ?"

Synonymes et alternatives

Pour varier votre expression, vous pouvez remplacer "prend-t-on" par :

• "Est-ce qu'on prend" (forme avec est-ce que)

• "Peut-on prendre" (nuance de possibilité)

• "Doit-on prendre" (nuance d'obligation)

• "Convient-il de prendre" (registre soutenu)

• "Faut-il prendre" (nuance de nécessité)

Antonymes selon le contexte

Selon le sens de "prendre" dans votre phrase :

• "Laisse-t-on" / "Abandonne-t-on" (pour l'idée de saisir)

• "Refuse-t-on" / "Rejette-t-on" (pour l'idée d'accepter)

• "Rend-t-on" / "Restitue-t-on" (pour l'idée de garder)

• "Évite-t-on" / "Contourne-t-on" (pour l'idée de choisir un chemin)

Extraits littéraires et usage

La maîtrise de cette règle grammaticale vous permettra de formuler vos questions avec élégance et précision. N'hésitez pas à vous exercer régulièrement en posant des questions à voix haute pour développer votre oreille linguistique. Une langue bien maîtrisée est un atout précieux dans tous les domaines de la vie.