Propriétaires : jusqu’à 5 000 € à payer dès 2025 à cause de cette nouvelle obligation !

Propriétaires : jusqu’à 5 000 € à payer dès 2025 à cause de cette nouvelle obligation !
Par Marie Prévost
Publié le 30 septembre 2025 à 07:00

Une dépense inattendue va bientôt frapper des millions de propriétaires d’appartements en France. Si vous possédez un bien en copropriété, préparez-vous : une nouvelle obligation légale pointe à l’horizon et promet de bousculer le quotidien de nombreux Français. Mais que cache exactement cette « facture inédite » qui inquiète déjà certains, et pourquoi est-elle imposée à autant de logements ?

Une obligation qui va toucher 11 millions de logements

La France compte près de 11 millions de logements concernés par une nouvelle mesure, dont l’impact s’annonce massif : le diagnostic de performance énergétique collectif (DPE collectif). Cette nouvelle règle, issue de la loi Climat et résilience, vise une transformation profonde dans la gestion des immeubles en copropriété.

Si le DPE individuel existait déjà pour les appartements ou maisons, la nouveauté réside ici dans l’analyse globale de l’immeuble : toiture, murs, parties communes… Plus question de se contenter d’un simple relevé chez soi, c’est tout l’édifice qui sera passé au crible.

Entre 1 000 et 5 000 euros : c’est le coût estimé pour chaque DPE collectif, à répartir entre tous les copropriétaires selon leur quote-part. Une somme conséquente, que certains doivent déjà régler dès cette année.

Qui doit payer et quand ?

L’application de cette obligation se fait en deux temps, selon la taille de la copropriété. Les grandes résidences – celles de 50 lots ou plus – sont déjà concernées depuis le 1er janvier 2025. Pour les autres, soit près de 70% des copropriétés, le couperet tombera au 1er janvier 2026.

Selon l’INSEE et l’ANAH, ce sont entre 740 000 et 800 000 résidences qui devront se plier à la règle prochainement. Derrière ces chiffres, près de 23 millions de Français vivent dans des logements voués à être analysés, puis potentiellement rénovés. Un bouleversement qui touche autant les propriétaires que les locataires, car un immeuble non conforme pourrait se retrouver « hors la loi ».

Attention : ne pas respecter cette obligation peut entraîner des sanctions, mais aussi des difficultés pour vendre ou louer votre bien à l’avenir. Les logements mal classés risquent de devenir de plus en plus difficiles à valoriser.

Pourquoi cette nouvelle facture ?

La raison de cette dépense n’est pas anodine : la France veut accélérer la rénovation énergétique des bâtiments. Le DPE collectif permet de pointer du doigt les immeubles trop énergivores, ceux qui consomment trop et polluent plus que la moyenne. Fini donc les rénovations à la carte, chacun dans son coin ; place à une démarche coordonnée à l’échelle de l’ensemble du bâtiment.

Le diagnostic attribue à l’immeuble une note, de A à G, selon sa performance énergétique. Résultat : si la résidence obtient une mauvaise note, des travaux seront recommandés… et à nouveau, la facture risque de grimper.

Bon à savoir : Le DPE collectif doit être renouvelé tous les 10 ans. Il faut l’inscrire à l’ordre du jour de l’assemblée générale et le faire voter par l’ensemble des copropriétaires avant de sélectionner un professionnel agréé.

Comment se déroule un DPE collectif ?

  1. Vote en assemblée générale : L’obligation doit figurer à l’ordre du jour et être validée par les copropriétaires.
  2. Choix d’un professionnel : Une fois le vote acquis, il faut sélectionner un diagnostiqueur agréé.
  3. Réalisation du diagnostic : Le professionnel examine l’ensemble du bâtiment : isolation, équipements communs, toiture, murs…
  4. Remise du rapport : Le DPE collectif attribue une classe énergétique et propose, si besoin, des recommandations de travaux.
  5. Partage des coûts : La facture, variant entre 1 000 et 5 000 euros, est répartie entre tous les copropriétaires.

Quels impacts pour les copropriétaires ?

Au-delà du coût immédiat, cette obligation pourrait bouleverser le quotidien de nombreuses copropriétés. D’abord, parce que le DPE collectif risque de révéler des faiblesses structurelles nécessitant des travaux d’envergure. Ensuite, parce que le montant n’est pas anodin – même réparti, il s’ajoute aux charges déjà conséquentes pour beaucoup de foyers.

Pour les propriétaires bailleurs, la note énergétique du bâtiment pourrait aussi impacter la possibilité de louer leur bien, la loi interdisant progressivement la mise en location des « passoires thermiques ».

Ce qui attend les résidences dans les prochains mois

La date butoir de 2026 approche à grands pas pour la majorité des copropriétés. Si certaines ont déjà anticipé et inscrit la démarche à l’ordre du jour, d’autres vont devoir agir vite pour ne pas se retrouver dans l’illégalité. Car au-delà de la simple formalité, ces DPE collectifs risquent de révéler la nécessité de lourdes rénovations… et d’alourdir encore la facture.

Face à cette nouvelle donne, il devient essentiel pour chaque copropriétaire de se renseigner, d’échanger avec son syndic et de se préparer à cette dépense incontournable. La transition énergétique des logements passe par là, et la page qui s’ouvre pourrait bien transformer durablement le marché immobilier français.