PER à la retraite : déduction de 4 637€ que 90% ignorent

Publié le 13 septembre 2025 à 07:00
Vous pensiez que le plan d'épargne retraite (PER) était réservé uniquement aux actifs qui préparent leur retraite ? Détrompez-vous. Ce produit, souvent méconnu ou jugé inaccessible par les seniors déjà à la retraite, réserve pourtant des surprises et des dispositifs avantageux… même après avoir quitté la vie professionnelle. Mais alors, quels sont les véritables atouts d’un PER pour les retraités ? Et comment s’y retrouver parmi les conditions parfois subtiles imposées par les assureurs ?
Le PER : un produit pensé pour la retraite, mais ouvert à tous
Le PER, lancé pour encourager les Français à se constituer une épargne retraite, ne ferme en réalité ses portes à personne, quel que soit l’âge ou le statut professionnel. Aucun texte de loi n’interdit à une personne déjà retraitée de souscrire ce placement. Le concept est simple : chacun peut continuer – ou commencer – à placer de l’argent sur un PER, même après avoir liquidé ses droits à la retraite. Pourtant, cette possibilité reste peu connue… et suscite parfois des réactions étonnées.
Ce que beaucoup ignorent, c’est qu’ouvrir un PER à la retraite peut s’avérer bien plus intéressant qu’il n’y paraît, à condition d’en maîtriser les subtilités fiscales et successorales.
Des conditions d’ouverture à scruter à la loupe
En théorie, la loi n’impose aucune limite d’âge pour souscrire un PER. Dans la pratique, cependant, certaines compagnies d’assurance préfèrent restreindre l’accès à leur offre aux personnes de moins de 70 ans. Pourquoi ? Pour des raisons de gestion du risque et de fiscalité, notamment à cause des règles concernant l’assurance-vie et les transmissions après 70 ans.
Attention : Si vous êtes proche de la soixantaine ou déjà septuagénaire, il est impératif de comparer les offres et de vérifier les conditions d’âge imposées par l’assureur. Tous les PER ne se valent pas !
Mais la bonne nouvelle, c’est qu’il existe toujours des solutions pour les seniors motivés à optimiser leur épargne et leur succession. Encore faut-il savoir où chercher et comment orienter son choix de PER.
Déduction fiscale : un atout même sans revenus d’activité
Le grand avantage du PER, c’est sa capacité à faire baisser la facture fiscale. En effet, les versements volontaires effectués sur un PER sont déductibles de votre revenu imposable dans la limite de 10 % de vos revenus professionnels. Mais que se passe-t-il si vous êtes déjà à la retraite, donc sans revenu d’activité ?
- Pas de panique : un plafond minimum de déduction s’applique pour tous, même sans activité professionnelle.
- Pour 2025, ce plafond est fixé à 4 637 euros.
- Mais attention, cet avantage n’est valable que si vous êtes imposable.
En d’autres termes, même sans salaire ni bénéfices professionnels, un retraité peut déduire jusqu’à 4 637 euros de versements sur un PER. C’est une opportunité souvent négligée, mais qui peut alléger la feuille d’imposition de manière significative.
La succession : le vrai bonus du PER assurantiel
Le PER n’est pas seulement un outil pour optimiser sa fiscalité pendant la vie. Il offre aussi des avantages considérables pour la transmission du patrimoine, en particulier sous sa forme assurantielle.
Si le titulaire du PER décède avant 70 ans, chaque bénéficiaire désigné au contrat profite d’un abattement fiscal de 152 500 euros. C’est l’un des abattements les plus généreux du droit français.
Et après 70 ans ? Le jeu change, mais l’avantage demeure : un abattement global de 30 500 euros s’applique, à répartir entre tous les bénéficiaires, en tenant compte d’autres contrats d’assurance vie ouverts après 70 ans. Certes, le seuil est moins élevé, mais il reste intéressant pour les patrimoines modestes ou pour organiser une transmission ciblée.
Le cas du conjoint ou partenaire de Pacs : l’exonération totale
C’est un secret bien gardé : lorsque le bénéficiaire du PER est le conjoint ou le partenaire de Pacs, la transmission du contrat s’effectue sans aucun droit de succession, quel que soit l’âge du souscripteur ou le montant transmis. Double jackpot, car en cas de décès, le contrat n’est pas racheté mais transmis, ce qui signifie également – et c’est rare – qu’aucune plus-value n’est imposée.
Comment choisir son PER après la retraite ?
Si l’argument fiscal et successoral vous séduit, reste à bien choisir son PER. Deux grandes familles existent : le PER bancaire (ou compte-titres) et le PER assurantiel. C’est ce dernier qui offre les fameux abattements à la succession. Il conviendra donc de privilégier cette version si la transmission est votre priorité.
- Comparez les offres des différentes compagnies d’assurance, en vérifiant bien la limite d’âge à la souscription.
- Prenez en compte les frais d’entrée, de gestion, et la qualité des supports d’investissement proposés.
- Rédigez soigneusement la clause bénéficiaire pour optimiser la transmission selon votre situation familiale.
- Anticipez : plus vous ouvrez tôt, plus vous maximisez les abattements en cas de décès prématuré.
À qui s’adresse vraiment le PER pour les retraités ?
Le PER n’est pas réservé à une élite de rentiers ou de gros contribuables. Même avec des revenus modestes, le plafond de déduction minimal et l’abattement successoral peuvent faire la différence. C’est un outil flexible, qui s’adapte à bien des situations : transmission aux enfants, protection du conjoint, optimisation de l’impôt…
Le vrai secret ? Ne pas attendre que votre conseiller vous propose ce produit : informez-vous, posez des questions, et prenez l’initiative d’ouvrir un PER si cela correspond à vos objectifs patrimoniaux.
Alors, retraités, n’écartez pas trop vite le PER de vos stratégies financières. Ce placement, loin d’être réservé aux jeunes actifs, peut s’avérer être le chaînon manquant entre optimisation fiscale et transmission sereine de votre patrimoine. Une carte à jouer, à tout âge.